Le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (SETE) de Tizi Ouzou, s'il tresse des lauriers à l'administration locale, ne s'est pas empêché pour autant de tirer à boulets rouges sur le ministère de tutelle. C'est que la décision du département de Benbouzid de procéder à des ponctions sur salaire, suite à la grève de la semaine dernière initiée par le syndicat d'entreprise affilié à l'UGTA, n'est pas du goût des syndicalistes grévistes. C'est du moins ce qui laissait se comprendre à la lecture de la déclaration, rendue publique mercredi dernier, appelant à la reprise des cours. Tout en saluant la mobilisation des travailleurs, le SETE-UGTA dit tirer des motifs de satisfaction suite à “la promesse faite par le wali de Tizi Ouzou à l'UGTA (…) de veiller personnellement au respect des délais dans le versement et le traitement des situations salariales, comme en témoigne son engagement à voir les travailleurs percevoir leur salaire du mois de décembre avant la fête de l'Aïd”. En outre, prenant acte de la disponibilité du directeur de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou, les syndicalistes de l'UGTA interpellent le ministère de tutelle qui semble, à leurs yeux, tourner le dos aux revendications des travailleurs. Car, “au lieu d'instruire les directions de l'éducation quant à l'apurement des situations financières pendantes pour ramener la sérénité dans le secteur, le ministère vient d'exceller dans sa célérité à effectuer des ponctions sur salaire des travailleurs grévistes”, dénonce le document de l'UGTA, qui rappelle que sa présence aux côtés des travailleurs n'est pas conjoncturelle, puisque le syndicat compte maintenir ainsi la mobilisation pour arracher d'autres acquis. En effet, le SETE ne se contentera pas uniquement du règlement de la question des salaires, comme le précise son communiqué, mais se dit déterminé à mener le combat de tous les instants et ce, jusqu'à la satisfaction de toutes les revendications inscrites dans son plan d'action. Des revendications qui se résument, entre autres, à l'amendement du statut particulier, l'intégration des corps communs et la révision des programmes scolaires particulièrement surchargés dans le cycle primaire, où l'enseignant est assujetti à une présence insoutenable de 42 heures par semaine. Le mouvement de grève illimitée a été déclenché, faut-il le rappeler, le 16 novembre, conformément à l'ultimatum de voir les salaires versés avant chaque 15 du mois. Après quatre jours de débrayage, le SETE a décidé de mettre fin à son mouvement de protestation le jour même où le virement a été effectué, soit mercredi dernier. Clé de voûte s'il en est, l'installation d'une agence comptable au niveau de la Direction de l'éducation reste, aux yeux de l'UGTA, l'unique solution à même d'éviter les retards récurrents qu'enregistre à chaque fois le virement de la paie des travailleurs de l'éducation, qui véhiculent à tout bout de champ cette interrogation devenue une litanie : “Ils ont viré ?” Yahia Arkat