Sept communes de l'hypercentre de la capitale, considérées comme les plus touchées en matière de vulnérabilité, ont bénéficié d'un diagnostic leur permettant aujourd'hui d'avoir un carnet de santé exhaustif avec des indicateurs techniques et sociologiques et un repérage sur système d'information géographique (SIG). C'est ce qu'a déclaré, hier, Mohamed Smaïl, directeur du logement à la wilaya d'Alger, lors du Forum de la radio El-Bahdja. Il a expliqué que lesdites communes (Sidi-M'hamed, Alger-Centre, El-Madania, Belouizdad, Bab El-Oued, Hussein-Dey et El-Harrach) représentent l'essentiel du vieux bâti de la capitale. Cette opération, menée sur instruction du wali d'Alger depuis plus de deux ans, a permis de faire le diagnostic de 17 616 immeubles, soit 80 000 logements et 1 100 équipements publics constitués à 40% de biens privés et 30% en copropriété, soit un total de 70% n'appartenant pas à l'?tat et ne facilitant donc pas une prise en charge au vu de la complexité des dossiers. Les communes concernées ont été instruites par la wilaya afin de suivre une formation en SIG, renouvelable tous les six mois, ayant pour but de suivre l'évolution du vieux bâti. L'autre mission de cette opération consiste à éclaircir les choses en matière de responsabilité en cas d'effondrement, comme il en arrive ces dernières années. Les copropriétaires, qui profitaient dans le passé du “flou” qui entourait ce volet, ont toujours rejeté la balle à l'?tat. Il est clair que, selon M. Smaïl, cette situation ne peut durer dans la mesure où la loi ne souffre d'aucune ambiguïté. “Le cas de Bab El-Oued récemment et bien d'autres encore ne sont pas à inscrire au tableau noir de l'?tat. Le propriétaire a effectué des transformations qui ont précipité l'effondrement en partie de l'immeuble. Les exemples sont connus et enregistrés où la responsabilité des propriétaires est avérée”. En matière de relogement, le directeur a rappelé que 35 437 familles ont été bénéficiaires entre 2000 et 2008, dont 25 042 familles entre 2004 et 2008. Concernant la prise en charge des sinistrés, 420 familles ont été relogées dans le cadre de la restructuration de Bab El-Oued (1 544 sinistrés) et 4 515 familles suite au séisme de 2003. Pour ce qui est des programmes de logements, la wilaya a lancé en réalisation 40 361 unités entre 2005 et 2008. En précision à la question d'un confrère sur la qualité des logements ainsi que de l'environnement immédiat, le directeur a expliqué que “les pôles urbains ne sont pas des cités dortoirs. ? titre d'exemple, il y a lieu de visiter les sites de Tessala El-Merdja, Aïn Bénian, Draria, Mohammadia, Birtouta, Aïn Melha, Souidanïa”. En ce qui concerne les assiettes de terrain, il faut savoir que la capitale est appelée à être aérée avec, notamment, la fin des études liées au Pdau. Toutefois, les services concernés sont appelés à se pencher sur le cas. “Alger a besoin de respirer. D'ailleurs, la densité tend à diminuer”, précise M. Smaïl, faisant référence au dernier RGPH. Sans cependant que cela n'ait pu influer positivement sur le problème posé par la circulation. Les logements inoccupés constituant une autre préoccupation des autorités, pour le directeur du logement, il est nécessaire de mettre en place des mesures incitatives tendant surtout à diminuer les impôts dans la location, ce qui entraînerait la mise sur le marché du produit d'une manière réglementée.