Le défunt propriétaire de l'appartement avait construit trois autres appartements sur la terrasse fragilisée de l'immeuble vétuste. Le propriétaire est responsable de son bâti, et doit, de ce fait, mettre en oeuvre les moyens nécessaires a son entretien et éviter son délabrement, selon le directeur du logement de la wilaya d'Alger, Mohamed Smaïl. «Pourquoi laisser la bâtisse à l'abandon jusqu´à ce qu'elle s'écroule. C'est au propriétaire de l'entretenir et d'effectuer régulièrement les réfections nécessaires», a déclaré Mohamed Smaïl. Celui-ci a longuement insisté, lors de son passage au forum de la radio El Bahdja, sur la responsabilité des propriétaires de bâtis dont le délabrement est constaté actuellement au niveau de la capitale, absolvant ainsi les pouvoirs publics dans cette anarchie à ciel ouvert. «En 2007, le wali a adressé des lettres à toutes les communes, demandant aux propriétaires de réparer leurs immeubles (...) Le propriétaire doit effectuer cet entretien. S'il n'y a pas de glissement de terrain ou d'effets produits par l'homme, notamment la démolition de murs porteurs par exemple, la bâtisse ne bougera pas», a-t-il déclaré à ce sujet. Revenant sur l'effondrement, la semaine dernière de l'immeuble de Bab El Oued, ayant entraîné la mort du propriétaire, Mohamed Smaïl a tenu à préciser que le défunt «avait construit trois logements sur la terrasse, le plancher est tombé et a entraîné le reste avec lui». Toutefois, cet argument ne suffit pas pour expliquer ce qui s'est produit le 15 novembre dernier et qui a coûté la vie à une personne, puisque des services de la police urbaine ont justement été mis en place pour pallier à ce genre d'infraction. Par ailleurs, M.Smaïl a, lors de son intervention indiqué qu'une étude portant sur l'état des lieux dans sept communes de la capitale, a été effectuée et que les conclusions ne tarderont pas a être connues des institutions concernées. Cette étude est basée sur le diagnostic technique et sociologique des édifices des communes de Sidi M'hamed, Madania, Hussein-Dey, Belouizdad, Bab El Oued, El Harrrach et Alger-centre et concerne 17.617 bâtiments, 2000 habitations et 1100 équipements. Quant aux conclusions, elles portent essentiellement sur la mise en place d'un «carnet de santé du bâti» et son classement. Dans ses révélations, M.Smaïl a indiqué que 75% des bâtis recensés sont des possessions privées dont 25% sont des copropriétés, contre 25% appartenant à l'Etat. Ce dernier pourcentage, a-t-il estimé, pose un sérieux problème pour le relogement des familles. En effet, selon l'invité de la radio El Bahdja, le régime de la copropriété rend la récupération et l'acquisition des assiettes urbaines difficiles.