Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, dont c'est la première sortie hors de Nouakchott, a promis, “une lutte implacable contre les malversations financières dont il accuse l'ancien régime”. Le président du Haut conseil d'?tat (HCE), instance dirigeante de la Mauritanie depuis le renversement du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, le 6 août dernier, a promis de trouver une solution au “passif humanitaire” que traîne son pays depuis plusieurs années. Le chef des putschistes, qui s'exprimait dans la capitale régionale du Trarza, frontalière avec le Sénégal, s'est engagé à régler le problème pendant, complexe et sensible, des Noirs mauritaniens, affirmant qu'il s'était donné les moyens pour le faire. L'ex-chef de la garde présidentielle, qui s'est intronisé patron des armées, a encore profité de sa visite dans cette province stratégique pour enfoncer le clou dans la gestion du chef de l'?tat destitué. Selon lui, le président Abdallahi a, entre autres, liquidé le pavillon national Air Mauritanie et acheté, dans le cadre du programme spécial d'intervention en faveur des démunis, du riz avarié ! Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, dont c'est la première sortie hors de Nouakchott, a promis “une lutte implacable contre les malversations financières dont il accuse l'ancien régime”. Le général, à la tête de la junte militaire qui s'est emparée du pouvoir, fait l'objet de pressions de la part et de ses pairs africains et de l'Union européenne qui l'exhortent à revenir à la légalité, faute de quoi, la Mauritanie fera l'objet de sanctions draconiennes. Le général a déjà lâché du lest en libérant l'ancien président assigné à résidence dans son village natal et s'apprête à organiser “des journées nationales de concertation" sur les rapports entre les différentes institutions constitutionnelles du pays. Parallèlement, des consultations politiques sont engagées avec des organisations continentales internationales pour une sortie de crise politique en Mauritanie.La dernière en date est la rencontre d'Addis-Abeba lors de laquelle la junte a bénéficié d'un sursis avant la mise en place de sanctions internationales à son encontre. Elle devrait renouer le dialogue avec la Communauté internationale, le 12 décembre prochain à Bruxelles. Par ailleurs, le chef de la junte en Mauritanie, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a affirmé dimanche que la solution à la crise ne viendrait “pas de l'Union africaine ou de l'Union européenne”, qui ont décidé d'envoyer une mission dans ce pays, mais des Mauritaniens. “La solution à cette crise, qui est d'ailleurs très simple, ne viendra que des Mauritaniens eux-mêmes, pas de l'UA ou de l'UE”, a déclaré le général lors d'un meeting à Rosso (sud). Il a convié tous ses compatriotes à se retrouver “dans quelques semaines” dans le cadre des “états généraux de la démocratie” devant conduire au retour à l'ordre constitutionnel dans ce pays. Il les a appelés à “réfléchir sur l'avenir de leur démocratie, afin d'éviter de tomber dans la dictature comme sous Sidi Ould Cheikh Abdallahi”. “Le pays est le vôtre, la solution sera la vôtre. Nous devons ensemble nous organiser pour discuter et organiser des élections présidentielles qui relèvent de la seule responsabilité du peuple mauritanien”, a-t-il lancé. Le général a enfin accusé de “mensonges” ses détracteurs à l'étranger et de “corruption” ses adversaires mauritaniens. La communauté internationale exige de la junte un retour à l'ordre constitutionnel et la libération totale du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi élu en 2007. R. I./Agences