Je m'invite à la tribune des lecteurs pour exposer les problèmes du village de mes ancêtres : la Kalaâ des Béni Abbas (la Kalaâ El-Abassia). C'est le village (ou fort militaire) du sultan Abderrahmane de la Kalaâ des Béni Hammade. Il s'y installa en 1498 avec les nobles familles des Mokrani, et les Ouled Issa Ben Hammou. C'est le village du flambeau de l'insurrection de 1871, le bachagha El-Hadj Mohamed El-Mokrani qui succomba d'une balle au front, à la prière du D'hor à Oued Soufflet (Bouira) un 5 mai 1871 à l'entrée du village où la pierre s'empare des maisons et où la senteur des pins et des oliviers se faufile avec bonheur à l'intérieur des maisons. La medersa (école) existe (c'est la 2e medersa en Algérie), mais désertée faute d'écoliers et d'éducateurs. Mon village, miraculeux survivant des B26 de 1956 et 1958, se sclérose, mais refuse de tomber en attendant une prise en charge effective. Les quelques familles qui y sont restées vivent modestement au rythme lent de la vie locale. Aussi à la faveur de la désignation inespérée du nouveau wali de la wilaya de Béjaïa connu pour son intégrité morale, son humanisme, sa persévérance dans les bonnes œuvres au service de la société et ses miracles accomplis dans la wilaya de Boumerdès. La grande famille de la Kalaâ des Béni Abbas investit, aujourd'hui, toute sa richesse historique sur ce digne responsable d'Etat pour ressusciter le village et lui redonner le lustre d'autrefois. Dr Benhocine Mohamed Rachid, Sétif