Officiellement partant pour l'élection présidentielle d'avril 2009, le président du FNA Moussa Touati s'est montré très agacé par le qualificatif peu envieux de lièvre que lui a attribué la presse. “Qui êtes-vous pour dire qu'un tel ou tel candidat est lièvre ? Je suis un candidat potentiel et c'est au peuple de décider”, s'est-il emporté. Très remonté contre les journalistes, il ira jusqu'à leur reprocher de pousser les algériens à bouder les urnes. “Vous minorez le peuple et vous dites qu'il ne part pas voter. Vous contribuez à la démobilisation des citoyens”, peste-t-il encore. De l'avis de M. Touati, l'issue de la prochaine élection présidentielle n'est pas connue d'avance. “Les jeux ne sont pas faits”, crie-t-il à qui veut l'entendre. Bien plus, il croit en sa bonne étoile. “Le FNA a l'habitude de faire des surprises. Je suis convaincu que, lors de la prochaine présidentielle, notre poids électoral va s'élargir. Nous rendrons l'opposition algérienne plus forte qu'elle l'est maintenant”, assure-t-il. Lui qui dit que le nombre réel d'élus de son parti dépasse celui qui lui a été attribué officiellement, il ne voit pourtant pas l'utilité de la présence des observateurs étrangers pour encadrer la prochaine élection présidentielle. “Qu'est-ce que nous avions gagné de leur présence lors des élections précédentes ? Est-ce qu'ils ont influencé sur l'issue des scrutins ? Non, au contraire, ils ont mis des pressions sur nous pour se remplir les poches. Ce qui les intéresse, c'est l'Etat vache à lait. Il faut savoir combien ils ont touché en contrepartie de leur signature du document attestant la crédibilité des élections. Pour ma part, je préfère que cet argent profite aux algériens plutôt qu'aux étrangers”, maugrée-t-il. Et d'ajouter : “C'est au peuple algérien de veiller sur ses urnes.” Ne nourrit-il aucune crainte quant à la partialité de l'administration en faveur du candidat du pouvoir ? “On ne peut pas frauder au-delà de 20%. Il faut que tout le monde se mette au travail pour sortir le pays de la crise dans laquelle il se débat. Le pouvoir réel du citoyen est le vote. Les citoyens ne doivent pas rester chez eux. Ils doivent se rendre aux urnes même pour y glisser un bulletin blanc”, rétorque M. Touati. Le coup d'envoi de sa campagne, il compte le donner le 18 décembre prochain à l'occasion d'une conférence nationale qui verra la présence des membres du conseil national de son parti et ceux des bureaux de wilaya. Son programme électoral s'articulera sur 4 axes : rétablissement de la confiance du citoyen algérien, réhabilitation de l'économie nationale, de l'école et de tout ce qui a trait au social, etc. Parlant de la dissidence de certains responsables et députés de son parti, M. Touati a assuré que ce sont des éléments venus des autres partis. “Les six frondeurs sont manipulés par une seule personne qui a usé de menaces pour les gagner à sa cause”, accuse-t-il. Il a indiqué que le parti a déposé 17 plaintes contres ces dissidents. A. C.