Les étudiants universitaires cesseront-ils un jour de recourir à la violence pour revendiquer des droits auxquels ils devraient, normalement, avoir accès sans épreuve de force ? Force est de constater que non, puisqu'à chaque rentrée universitaire, la communauté estudiantine est confrontée à des problèmes “récurrents” que les administrations concernées promettent de régler, mais qui reviennent chaque année et à la même période. Après l'université de Sétif et celle de Annaba, la protesta gagne l'université Mentouri de Constantine. Plusieurs mouvements de contestation ont été enregistrés au niveau des instituts, facultés et même, résidences universitaires, où les étudiants sont en perpétuel combat avec leur administration, pour accéder à des conditions de vie plus ou moins décentes. Mercredi dernier et pour le deuxième jour consécutif, près de 200 étudiants en ingéniorat ont bloqué l'accès au rectorat de l'université Mentouri. Ces derniers revendiquent la non-suppression du mot “Etat” de leur diplôme d'ingénieur. Cette décision signifie pour les contestataires qu'après 5 ans d'études, ils passent d'ingénieur d'Etat, à ingénieur d'application pour qui la durée d'étude est de seulement 4 années. Autre argument, non des moindres, avancé par les futurs ingénieurs, est celui de la classification du poste dans la fonction publique, soit 4 000 dinars de plus pour l'ingénieur d'Etat. Bien que l'administration ait rassuré les contestataires sur ce point, ils continuent de battre le pavé pour la simple raison, selon eux, que le mot “Etat” sera supprimé de leurs diplômes…tôt ou tard, mettant en doute les promesses des responsables qui, selon eux, ne sont pas toujours tenues. Comme le fait d'améliorer les conditions de vie des résidents. En effet, à l'instar de la cité universitaire de Sidi Achour 2 de Annaba, où les résidents sont montés au créneau, il y a quelques jours, pour revendiquer l'amélioration de l'état des lieux où ils vivent, ceux des cités du Khroub, à Constantine, réclamaient, la semaine dernière, en investissant la rue, de meilleures conditions de transport universitaire. D'autres revendications ont été mises sur le tapis, lors d'une rencontre qui a réuni, en fin de semaine, le wali aux représentants de l'UNEA. L'hébergement, l'hygiène, la restauration et, surtout, la sécurité ont été au cœur des pourparlers, sanctionnés par la promesse du wali de Constantine de les prendre en charge, à travers plusieurs actions dont la construction de murs de protection autour des enceintes universitaires. L'UGEL, pour sa part, réserve son droit de durcir le ton, si ses revendications ne sont pas prises en compte, selon Abdellah Ayache, le président de son bureau. Le rédacteur du communiqué de l'UGEL reçu se félicite, par ailleurs, de l'avancée du dialogue et la prise en compte, à ce jour, par l'administration de certains points de discorde. Lynda Nacer