Cela aurait été trop beau qu'Aïn Nâadja échappe cette fois aux serres des maquignons ! Ah, la bonne blague ! En effet, qui l'aurait cru ? En tout cas, pas les incrédules à qui l'avenir a donné une fois de plus raison, eu égard à l'avancée furtive de vendeurs de moutons. Cela était prévisible d'autant qu'à un gué de là, Essafsafa l'eldorado des affaires, était le premier trophée de lieu-dit à être épinglé au tableau de l'illégalité de ces messieurs. Donc, et à la faveur de la conquête d'Essafsafa, ce qui devait arriver arriva avec la chute d'Aïn Nâadja où les moutons ont pris position du côté du mégabidonville d'Aïn Melha. Pis, à l'incursion du carrousel de camionnettes bâchées, il y eut aussi l'intrusion de ceux qui flairent l'aubaine du jour, dont l'escouade d'affûteurs de couteaux qui ont leur quartier sur la route de l'hideuse cité des 720-Logements. D'ailleurs, ils ne sont pas les seuls sur la place publique étant donné qu'il y a également leurs coéquipiers de vendeurs de foin. Donc, le décor est planté pour la grande kermesse où l'illicite qu'est la vente de gros couteaux à même la voie publique, côtoie de révoltante façon la dégradation de l'environnement au moyen de la commercialisation de billots coupés sans doute d'un bosquet environnant. Enfin, si pour les uns, c'est le mektoub peu enviable d'Aïn Nâadja, en revanche pour les autres, ce n'est que la rançon du populisme. Nazim Djebahi