Il est recensé 51 000 entreprises de transport de voyageurs en Algérie, la plupart disposant d'un véhicule ou de deux au maximum. “Une part importante sera consacrée aux infrastructures. En clair, environ 70% du PCSC (Plan complémentaire de soutien à la croissance), lancé en vue de couvrir la période 2005-2009, et compte tenu des deux programmes spéciaux Hauts- Plateaux et Sud, sur une enveloppe qui totalise 180 milliards de dollars. Le secteur des transports reçoit la part du lion de cette enveloppe budgétaire ainsi que ceux de l'eau et de l'énergie. 25% de cette enveloppe, soit 40 milliards de dollars, seront affectés au secteur des transports et au développement de leurs infrastructures, qu'il s'agisse de rail, de routes, d'autoroutes, de ports ou d'aéroports”, lit-on dans une fiche de synthèse élaborée par la mission économique de l'ambassade de France. Rail Le réseau ferroviaire reçoit du ministère des Transports 10 milliards de dollars affectés au développement du réseau ferroviaire sur la période 2005-2009. C'est la Sntf qui a lancé le programme en 2005, avant d'être remplacée par l'Anesrif (Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des infrastructures ferroviaires) en 2007. Au programme, la modernisation de la rocade nord sur 1 500 km d'est en ouest, la mise à niveau et la création de nouvelles liaisons et de pénétrantes, à partir de cette rocade, l'électrification du réseau de la banlieue algéroise, confiée à un groupement franco-algérien mené par Alstom, son aménagement, avec la construction de plusieurs gares (une nouvelle gare centrale pour les grandes lignes et une gare centrale banlieue à Alger, une liaison ferroviaire avec l'aéroport d'Alger, le doublement de certains tronçons, l'aménagement de dépôts, etc.), extension de la voie ferrée électrifiée vers Tizi Ouzou, Bouinane et Zéralda. Il est question de reprendre les travaux de la rocade des Hauts-Plateaux, lancés en 1980 et abandonnés faute d'argent au cours des années 1990. La Sntf a commencé à moderniser son matériel roulant dès 2005. Elle a pu acquérir 17 autorails diesel destinés au transport régional auprès de l'espagnol CAF, livrés entre 2007 et fin 2008, 64 rames électriques auprès du suisse Staedler, pour les trains de banlieue d'Alger, qui seront livrées entre 2008 et 2010, 40 locomotives chez le canadien EMD, déjà entrées en service entre 2006 et 2008. Il est prévu l'acquisition de locomotives et de rames électriques destinées aux grandes lignes. Les transports urbains ont bénéficié du lancement de nombreux projets ambitieux, afin de tenter de combler les besoins des populations des grandes villes en transport en commun : il est question de construire des tramways à Oran et à Constantine, en même temps que s'achèvent les travaux de celui d'Alger. C'est à l'EMA (Entreprise du métro d'Alger) que le ministère des Transports a confié la maîtrise d'ouvrage, aussi bien pour le développement du tramway que par câble dans les grandes villes : Alger, Oran et Constantine qui devraient être dotées d'une ligne de tramway vers l'horizon 2010, en attendant d'autres grandes agglomérations, telles Annaba, Sétif, Batna, Ouargla, Mostaganem, Sidi Bel-Abbès, dont les études se trouvent à un stade avancé. Le téléphérique est prévu dans les zones à relief accidenté. Métro-tramway Pour ce qui est du métro d'Alger, dont les travaux d'aménagement intérieur des stations de la ligne 1 ont été confiés dès 2006 à un groupement mené par Siemens France, associé à VINCI et à l'espagnol CAF, qui doivent en outre fournir les équipements, il est question de l'inaugurer pour le public dès la fin de l'été 2009. Ce sera la Ratp (Régie autonome des transports parisiens) qui en assurera la maintenance. La phase 2 (5 km et 7 stations) a été attribuée par l'EMA à un groupement algéro-germanique, comprenant Cosider côté algérien et DIWYDAG côté allemand. Ports Les infrastructures maritimes ont aussi reçu leur part de l'attention du ministère des Transports. Il est question de réaliser de gros aménagements au port de Djendjen et d'Oran, afin de leur permettre d'accueillir des porte-conteneurs de type Panamax. Les travaux seront lancés dès 2009, avec un coût prévisionnel de 300 millions d'euros pour les deux ports. Il est question de créer un port et une zone industrielle à Beni Saf, soit une structure capable d'accueillir de gros navires de transport d'hydrocarbures et de minéraliers. Le ministère des Transports vient de lancer, en septembre dernier, un appel d'offres destiné à réaliser un système de gestion de la sécurité maritime, grâce à un système d'information et des équipements de surveillance afin de contrôler le trafic tout au long de 1 200 km de côte algérienne. Aéroports Il existe 53 plateformes aéroportuaires en Algérie, dont 12 aéroports de classe internationale. Entre 2006 et 2007, une douzaine de projets de renforcement ou de réhabilitation de pistes ont été lancés, en plus d'une deuxième piste destinée à l'aéroport international d'Oran. L'Enna (Entreprise nationale de navigation aérienne) a relancé une nouvelle consultation en vue de la fourniture de systèmes de contrôle aérien pour le sud du pays. La même entreprise s'active à lancer les études destinées à doter les aéroports d'Alger, d'Oran, de Constantine, de Ghardaïa et de Tamanrasset de tours de contrôle plus performantes. Le secteur des transports développe le partenariat public-privé, en vue d'améliorer la qualité de prestations : la Ratp et Keolis ont été retenus pour l'exploitation du métro et du tramway d'Alger, alors que la gestion de l'aérogare d'Alger est gérée depuis 2006 par ADP. Les ports de Djendjen et le terminal à conteneurs d'Alger seront gérés par Dubai Ports World. Selon les chiffres du ministère des Transports, 72 411 entreprises de transport routier de marchandises et 51 972 de transport routier de voyageurs activent en Algérie, la plupart ne disposant que d'un ou de deux véhicules au maximum. Il existe deux compagnies publiques de transport aérien, Air Algérie et Tassili Airlines appartenant à Sonatrach. Deux petites compagnies privées assurent le travail de taxi aérien. Synthèse D. Z.