C'est une banque totalement assainie et remise à niveau qui s'investit pleinement dans le financement de l'économie avec des capacités d'intervention solidement confortées. Le CPA (Crédit populaire d'Algérie), qui a échappé de près à une privatisation tumultueuse, sauvé in extremis par les pouvoirs publics d'un processus remis en cause par une conjoncture internationale défavorable, n'a pas manqué de tirer profit de cet épisode dans la mesure où cette banque s'est vue débarrassée de tous les fardeaux qui alourdissaient son fonctionnement. Recapitalisation, renforcement des fonds propres, modernisation, tels sont entre autres les instruments qui font aujourd'hui de cette banque, un acteur important qui “s'engage dans le financement de l'économie. Nous renforçons notre capacité d'intermédiation financière au service des porteurs de projets”, souligne le président-directeur général, M. Mohamed Djellab, qui annoncera : “grâce aux grands projets qui s'offrent à nous, il nous est aisé de dire que le CPA ne souffrira plus des excédents de ressources.” Dans son argumentaire chiffré, il mentionnera que sur le total des crédits accordés par sa banque, 70% concernent directement l'investissement. Le premier responsable du CPA se fixe comme échéance “au plus tard 2010 pour en finir avec la problématique des surliquidités”, et ce, à la faveur de l'entrée en action de cet établissement dans le financement d'investissements classés “grands projets” pour lesquels, sur ces 3 dernières années, plus de 272 milliards de dinars en autorisation de financement ont été signés. Soit environ 4 milliards de dollars. Sur le total autorisé, 43 milliards de dinars ont été déjà décaissés alors que 13 autres le seront d'ici la fin du mois. Dans le lot de ces grands projets finances, 3 centrales électriques, des stations de dessalement, des cimenteries, de la pétrochimie, de la promotion immobilière, ainsi que de l'hôtellerie notamment la chaîne Accor. Cet élan explique l'optimisme de M. Djellab qui se lance le défi de “l'absorption des liquidités excédentaires”. Avançant avec une moyenne de progression de plus de 24%, le CPA qui joue parfaitement l'atout de la diversification du portefeuille et d'activité – répartition des risques oblige – affiche un total bilan de 661 milliards de dinars au 31 octobre dernier. La banque a modernisé sa gestion en ce sens où un tableau de bord détaillé retraçant l'état des lieux est établi mensuellement et ce, grâce à “la mise en place d'un système d'information des plus développés”. Le prébilan mensuel est disponible à j+5 permettant ainsi aux dirigeants d'avoir une lisibilité et une vision continue des chiffres et des tendances. “En matière de publication des comptes, nous sommes les premiers et les seuls parmi la communauté publique à le faire dans les délais légaux avant le 30 juin de chaque année. En plus, nous le faisons depuis pratiquement 2006”. Il faut savoir que le CPA a élaboré un plan stratégique, établi sur la période 2006-2010. L'organigramme a été revu et réadapté aux objectifs tracés avec l'introduction de nouveaux métiers et la séparation des missions afin “de répondre au mieux des intérêts économiques du pays et de réussir dans ce nouvel environnement où la concurrence est présente”, signale M. Djellab. Outre les nouvelles règles de fonctionnement, l'organigramme du CPA a été audité par un cabinet d'audit de renommée qui l'a apprécié et qui permet à cet établissement d'évoluer en étroite harmonie avec les règles prudentielles. Enfin, il est utile de mentionner la place de la PME qui bénéficie de 40% des crédits octroyés alors que les entités publiques en sont à 11%. Le CPA en chiffre - Le CPA affiche un effectif de 3 772 personnes dont plus de 2 000 cadres. Il s'inscrit dans les normes avec 18 agents par guichet. - Le CPA gère plus de 1 million 420 000 comptes. - Le réseau de cette banque est de 135 agences et devra passer à plus de 150 à l'horizon 2010. A. A.