Nicolas Sarkis, Directeur de la revue pétrole et gaz arabes (PGA) “Un prix minimum de 80 dollars nécessaire” “Economiquement parlant, on ne peut pas, dans les années à venir, faire face à l'accroissement des besoins énergétiques mondiaux et au déclin naturel et considérable entre 8 et 9% par an de la production. Rien que pour compenser ce déclin, il faut mettre en service de nouvelles capacités de production de 40 à 45 millions de barils par jour. On ne peut pas le faire si les prix du pétrole ne se stabilisent pas à un niveau au moins à 80 dollars le baril. Sinon, beaucoup de projets pétroliers ne seront pas réalisables. Et les pays consommateurs risqueront de payer le pétrole beaucoup plus cher dans 3 à 4 ans.” Le directeur des marchés énergétiques et de la sécurité de l'AIE “Il faut une moindre volatilité des prix” “Les intérêts communs, c'est de faire en sorte que les investissements soient faits pour le futur. C'est pour cela que le dialogue entre les pays producteurs et consommateurs est vraiment important. Tout le monde a intérêt à ce que l'économie mondiale se porte mieux, que le développement de l'économie mondiale puisse se faire avec des ressources d'hydrocarbures nécessaires, ce qui suppose une moindre volatilité des prix.” Chems Eddine Chittour, professeur d'économie pétrolière à l'institut polytechnique d'Alger “Le niveau des prix de 1982 n'est pas atteint” “Si l'on veut que le prix actuel ait au moins le niveau des années 1980, il faut tourner autour de 80 dollars le baril. En 1982, les prix du pétrole étaient de 32 dollars, soit environ 90 dollars actuel. En clair, nous n'avons pas rattrapé le niveau des prix du pétrole de 1982.” Sadek Boucena, ancien ministre de l'énergie “Le spectre des crises d'ici quelques années” “L'application des prix dépendra de la détermination de l'Opep et de sa capacité à s'allier avec les autres pays non-Opep, notamment la Russie. Sur ce plan-là, je suis optimiste. C'est de l'intérêt de tous les pays producteurs et consommateurs d'avoir un prix entre 70 à 100 dollars. Si les prix du pétrole restent bas, cela va freiner les investissements et d'ici quelques années, on aura encore des crises.” R. E. Ces propos ont été tenus, hier, sur les ondes de la Chaîne III.