Grâce à leurs revenus pétroliers, les pays arabes sont devenus des acteurs de premier plan sur la scène financière et économique internationale. Contrairement à la politique des biocarburants prônée par les Etats-Unis d'Amérique et certains pays occidentaux les pays arabes comptent faire de l'énergie leur terrain d'investissement. Dans ce sens, les investissements de ces pays, dans divers projets énergétiques, «pourraient atteindre 420 milliards USD sur la période 2008-2012, soit une moyenne de 84 milliards par an, contre une moyenne de 30 milliards USD sur 2004-2008», rapporte la publication spécialisée Pétrole et Gaz Arabes (PGA) dans sa dernière livraison. L'Algérie a, elle seule, engagé sur les cinq prochaines années, dans le secteur des hydrocarbures un programme de 45,60 milliards de dollars. Elle envisage de porter sa production pétrolière à 2 millions de barils par jour et celle gazière à 85 milliards de m3 à l'horizon 2010. Pour ce faire, l'Algérie projette, pour les prochaines années, des investissements massifs dans le secteur de la pétrochimie afin de permettre une meilleure valorisation des matières premières. Cet accroissement pour ce secteur est dû à deux principales raisons: aux variations dans le nombre de projets ainsi qu'à leurs dimensions envisagées au regard de l'escalade des coûts, écrit dans son éditorial, le directeur de PGA, Nicolas Sarkis. On nous fait également savoir que «la montée en flèche des prix et les mutations profondes qui affectent le système énergétique mondial renforcent encore plus la position stratégique des pays arabes du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord sur les marchés pétrolier et gazier». L'Aigle arabe, semble-t-il, déploie ses ailes. «Avec des réserves estimées respectivement à 57,6% du total mondial pour le pétrole et à 29,4% pour le gaz, ces pays sont de plus en plus considérés comme la principale zone pouvant répondre à l'accroissement des besoins de consommation.» A en croire Nicolas Sarkis, les principaux signes qui justifient cette attente sont, d'une part, les programmes d'expansion des capacités de production dans de nombreux pays, d'autre part, l'expert évoque la très forte augmentation des exportations de gaz naturel arabe dont la part dans les exportations mondiales a bondi de 11,8% en 1996 à 16,2% en 2007. Dans le même ordre d'idées, M.Sarkis estime que les pays rabes sont de plus en plus sensibles à la nécessité de rationaliser l'exploitation de leurs gisements. Et de tenir compte des besoins en énergie ainsi que des besoins de développement économique et social de leurs peuples. Pour M.Sarkis, cela explique la réticence des pays arabes face, notamment aux pressions exercées sur eux pour accélérer le rythme d'accroissement de leur production. Cette réticence, explique PGA, est également «due à la forte augmentation des prix qui s'est traduite, pour l'ensemble de ces pays, par des revenus pétroliers estimés à 441 milliards USD en 2007, contre 393,3 milliards en 2006». Dans cette publication spécialisée, on souligne que les pays arabes ont pu accumuler des avoirs financiers qui leur ont permis, entre autres, de développer des fonds souverains dont les actifs sont estimés à 1740 milliards de dollars au début de 2008. «Ce total pourrait dépasser 12.000 milliards de dollars à l'horizon 2015», ajoute encore la publication. Connus comme exportateurs d'hydrocarbures, ces pays sont désormais devenus d'importants partenaires commerciaux. Ils sont également des acteurs de premier plan sur la scène financière et économique internationale, constate Nicolas Sarkis.