Le président Bouteflika a tenu à marquer de sa présence l'ouverture de la 151e réunion extraordinnaire de l'Opep tenue hier à Oran. L'écroulement des cours de pétrole, dû notamment à la crise financière, interpelle les pays producteurs à donner aux marchés mondiaux un signal fort. C'est chose faite, avec l'intervention du chef de l'Etat, en attendant les décisions concrètes que prendront les ministres de l'énergie de l'Opep. Le président Bouteflika n'a pas manqué de rappeler le fameux Sommet de l'Opep tenu à Alger en 1975. Autre époque, autres mœurs ? Non, selon le président algérien, qui pointe du doigt “le modèle économique dominant”. Pour lui, “la crise actuelle est avant tout une crise financière ; ce n'est pas une crise d'énergie. Il est bien connu que la spéculation est l'une des causes de la hausse des prix du pétrole, suivie d'une chute vertigineuse des prix. Ces fluctuations importantes sont nuisibles pour tous les opérateurs économiques, pays producteurs et pays consommateurs réunis”. Après avoir rappelé que les pays de l'Opep “ont fait des sacrifices pour maintenir une capacité de production inutilisée, afin de répondre à toute demande additionnelle rapide, ou pour combler tout déficit soudain d'approvisionnement, comme ce fut le cas de la rupture de production dans le golfe du Mexique, suite au passage d'ouragans violents”. Le président Bouteflika estime que les pays producteurs “doivent légitimement défendre leurs intérêts et, donc, préserver leurs chances de développement”. En même temps, note-t-il, “ils ne peuvent pas aujourd'hui rester impassibles devant l'écroulement de leurs revenus”. C'est pourquoi, affirme-t-il, “l'Algérie a prôné, dès les premiers signes d'un retournement du marché, une anticipation des développements à venir et d'ajuster l'offre, comme le fit l'Opep à sa conférence du 9 septembre dernier”. Aujourd'hui, avec l'aggravation de la crise et de l'accentuation de la chute des cours du pétrole, “des mesures d'une autre envergure de la part de l'organisation” sont attendues. Dans cet ordre d'idées, il citera la réaction de l'Opep, lors de sa dernière réunion du 24 octobre dernier, de réduire de 1,5 million de barils/jour son plafond de production, “pour éviter une chute libre des prix”. Pour sa part, le ministre de l'énergie et des Mines, Chakib Khelil, dans une courte intervention à l'ouverture de la conférence, a estimé que “la cohésion que connaît l'Opep a permis la stabilité des prix et la garantie des approvisionnements”. Il n'a pas omis de saluer les pays producteurs non-Opep “qui ont toujours contribué à la stabilité des prix”, allusion à la délégation russe présente à la conférence d'Oran. A. B.