Il aura fallu plus de 5 heures d'âpres discussions entre les 13 ministres de l'énergie, membres de l'Opep, pour enfin arriver à un consensus quant au volume de la baisse de la production de brut. Les travaux, ayant débuté en milieu de matinée, avaient déjà été suivis par plusieurs déclarations de ministres, à l'image de Ali Al-Nouaïmi de l'Arabie Saoudite, qui avait donné une fourchette de baisse de la production d'au moins de deux millions de barils. L'annonce finale de la décision de baisser la production mondiale de brut de l'ordre de 2,2 millions de barils/jour, à compter de janvier 2009, soit un cumul depuis septembre de cette année de 4,2 millions de barils, a été jugée par le ministre irakien comme étant une décision importante pour permettre une remontée des cours et de poursuivre : “si cette baisse n'est pas suffisante, nous prendrons une autre décision au mois de mars pour réagir encore…” Auparavant, la délégation russe, qui a quitté l'hôtel Sheraton avant la fin de la réunion, nous avait déclaré par la voix de son chargé de communication que “la russie ferait tout son possible pour coopérer avec l'Opep et arriver à faire remonter les prix”. “nous avons déjà procédé à une baisse de nos exportations de l'ordre de 350 000 barils/jour, et aujourd'hui, nous avons décidé, si les cours continuent à chuter, de baisser de 320 000 barils/jour… Et de continuer à nous assurer de la volonté de la russie d'aller au-delà, si cela s'avérait possible”, a-t-il ajouté. Dans la nuit de mardi à mercredi, une réunion à huis clos s'était tenue entre le ministre chakib khelil et la délégation russe pour probablement des négociations avant la rencontre qui s'est tenue hier. Pour les autres ministres membres de l'Opep, cette décision est importante d'autant plus qu'il y a eu un engagement de la part des pays producteurs non membres de l'Opep de se joindre à la décision de baisser la production mondiale, à l'image de l'Azerbaïdjan, qui était présent en tant qu'observateur et qui s'engage à baisser sa production de 300 000 barils/jour. Ainsi, ce sommet extraordinaire de l'Opep a bien revêtu son caractère exceptionnel compte tenu de la situation grave, alors même que le ministre de l'énergie et des mines, M. Chakib Khelil, avait presque fait une sorte de mise en garde en expliquant que si la baisse se poursuivait, les investissements mondiaux dans le secteur diminueraient, ce qui “dans 3 ans nous ramènerait à une nouvelle hausse importante”. DJAMILA LOUKIL