Ces entreprises interviennent dans un même espace géographique pour réparer des canalisations proches les unes des autres, mais seul l'avenir, les réalités du terrain et le feed-back des usagers diront si cet optimisme trouve sa justification. Si les fuites dans les canalisations d'eau potable et d'eau d'assainissement causent d'énormes dégâts sur la stabilité du sol et de l'habitat, les travaux de réfection effectués par les acteurs locaux créent, eux aussi, des désagréments pour les populations. Certains quartiers à Constantine sont devenus d'éternels chantiers. Aux employés de l'ADE se succèdent ceux de l'ONA, d'Algérie Télécom ou même de la Sonelgaz. Quand on sait que les plans d'action de ces derniers sont, d'une manière ou d'une autre, financés par l'Etat providence, on prend conscience de l'ampleur du gaspillage en argent et en temps contre des résultats souvent mitigés. Il arrive qu'en l'espace d'un mois, aussi bien l'ADE que l'ONA interviennent dans un même espace géographique pour réparer des canalisations proches les unes des autres. L'idée de procéder à une seule intervention, mobilisant une seule fois la main- d'œuvre, les heures, les engins, les heures d'expertise …..et diviser par deux le temps de désagrément causé aux riverains ne sera plus un luxe, selon nos sources. Pour cette cause, l'ADE et l'ONA de Constantine viennent d'associer leurs efforts pour créer grâce au savoir-faire de la Marseillaise des eaux, la synergie qui réalisera l'efficience tant attendue. “D'ici à 4 mois, on maîtrisera les fuites dans les canalisations d'eau potable à Constantine”, nous a affirmé, hier, M. Mokrani, directeur régional de l'ONA. Une bonne nouvelle quand on sait que, selon les services de l'ADE de Constantine, plus de 100 fuites sont enregistrées mensuellement. Des chiffres confortés par ceux de la direction de l'hydraulique selon lesquels la ville enregistre, en moyenne, 4000 à 4500 fuites par année. Le responsable de l'office national de l'assainissement pour la région est du pays, se veut pragmatique et justifie son optimisme par les dernières décisions prises par les pouvoirs publics. En effet, selon la nouvelle stratégie, la maîtrise des fuites sera, désormais, du ressort de Seaco, une nouvelle société par actions. Opérationnelle depuis le 4 octobre dernier, cette dernière est une joint-venture entre l'Algérienne des Eaux (ADE) et l'Office national de l'assainissement (ONA), dont chacun détient 50% de son capital. Cette société par actions, qui a été montée avec l'assistance de la direction de l'hydraulique, intervenant pour le compte de l'Etat, a délégué sa gestion à la Société des eaux de Marseille (SEM) dans le cadre d'un contrat de management. Ce contrat, accompagné d'un business plan, s'échelonne sur une période de 5 ans et demi et son montant s'élève à plus de 36 millions d'euros, soit 3 milliards de dinars. La Marseillaise des eaux est appelée, avant le mois d'avril prochain, à présenter son programme au conseil d'administration de la Seaco. Le plan d'action quinquennal a pour objectif la modernisation et l'efficience de la gestion des services publics de l'eau potable et de l'assainissement pour les 12 communes de la wilaya de Constantine. Selon ledit contrat, le volet le plus important dans l'intervention de l'expertise française réside dans la modernisation des canalisations d'eau potable et de l'assainissement. En effet, 15 experts français interviendront en permanence en collaboration avec 1100 techniciens algériens. D'autres wilayas de l'est du pays bénéficieront, prochainement, de ce programme à savoir Skikda et Jijel, a précisé M. Mokrani. Betina Souheila