Militant de la première heure et officier syndicaliste au sein de la Protection civile de Béjaïa, M. Redjradj Ali a été arrêté en octobre dernier pour son engagement dans le mouvement citoyen de la Kabylie. À son élargissement, hier, de la prison de Béjaïa, il a bien voulu se confier à Liberté. Liberté : Quelle est la première lecture que vous faites de votre libération ? Redjradj Ali : Il y a lieu de souligner d'abord qu'on a été libérés grâce à la mobilisation citoyenne et que la CICB a fixé notre libération comme préalable à tout dialogue. Justement, cette offre de dialogue, comment la jugez-vous ? Il ne faut pas crier victoire parce que nous sommes libres. Notre mouvement a pris acte de l'appel de Ouyahia à un dialogue serein et responsable avec les délégués authentiques du mouvement pour la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur. Les choses doivent être claires à ce sujet : la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur, néanmoins, la décision ultime reviendra à l'Interwilayas. Serez-vous présent à El-Kseur ? Je serai présent à la cérémonie de célébration du 2e anniversaire de la plate-forme d'El-Kseur et de la rencontre des délégués dans la même ville et je serai heureux de retrouver mes frères de lutte. Peut-on connaître les conditions de votre détention ? On a refusé, dès notre incarcération, d'être traités comme des détenus de droit commun. Ainsi, nous avons exigé d'être reconnus comme des détenus d'opinion. Quant aux conditions de notre détention, elles étaient correctes, il faut le dire. Juste après votre arrestation, votre femme a accouché d'une fille nommé Tilleli. Effectivement, je lui ai donnée ce prénom amazigh Tilleli (liberté) parce que je me suis battu pour cette valeur. Je l'ai prénommée ainsi avec le consentement de ma femme avant la visite qu'elle m'a rendue à la prison. L. O. Oulaïd Bounadi, délégué de Raffour, arrêté le 26 octobre 2002 “Le pouvoir doit mieux faire” “C'est un premier pas fait par le pouvoir et nous attendons un grand pas de sa part. Cette première mesure a apaisé les esprits. Nous demandons d'arrêter toutes les poursuites judiciaires à l'encontre des militants de la cause. La Coordination de Bouira n'est pas extrémiste et une solution est envisageable. Le pouvoir doit mieux faire.”