L' Union européenne et les pays de la Ligue arabe ont décidé d'intensifier le dialogue en l'ouvrant, au-delà des responsables politiques, aux membres de la société civile et des communautés religieuses pour contribuer à la paix au Proche-Orient, ont indiqué vendredi les participants, à trois jours de la conférence euro-arabe à Vienne. “Nous sommes sur la bonne voie”, a assuré le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Cette conférence de Vienne, qu'il a co-organisée avec l'Autriche, “a ouvert les portes pour l'interaction entre les gouvernements, les ONG, la société civile et les dirigeants de différentes religions”. M. Moussa a réitéré sa proposition d'inclure ce nouveau groupe de pays participant au dialogue euro-arabe à l'initiative lancée en juillet par la France, l'Union pour la Méditerranée (UPM). “Cela pourrait préparer le terrain pour que les autres membres de la Ligue arabe puissent aussi participer, peut-être dans un premier temps seulement comme observateurs, aux activités de l'UPM”, a ajouté M. Moussa. L'UPM comprend les 27 pays de l'Union européenne et 12 partenaires du sud méditerranéen : Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Syrie, Autorité palestinienne, Tunisie, Turquie et Libye en qualité d'observateurs, ainsi que 5 Etats riverains du nord de la Méditerranée : Albanie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro et Monaco. Lors de cette conférence tenue dans l'ex-Palais impérial à Vienne, des intervenants — politiques, experts et membres de la société civile d'une dizaine de pays arabes et de pays européens —, et la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, ont abordé une multitude de sujets, y compris ceux de la jeunesse et des femmes. Le chef de la diplomatie autrichienne, Michael Spindelegger, a rappelé, lors d'un débat sur la jeunesse, que 60% des habitants de certains pays arabes ont actuellement moins de 18 ans et qu'il faudrait y créer dans les 20 ans quelque 100 millions d'emplois, alors que l'Europe est confrontée à un vieillissement constant de sa population. L'Egyptienne Yousriya Loza Sawiri, à la tête d'une fondation d'aide aux jeunes, a suggéré de développer des parrainages entre communes européennes et arabes. Le ministre marocain des Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri a, lui, insisté, devant la presse, sur le fait que “les communautés arabes dans les pays de l'UE sont des acteurs fondamentaux”. Aussi, a-t-il plaidé pour que les autorités des pays d'accueil européens permettent que les immigrés “préservent leurs liens avec leurs pays”. Interrogé sur le traitement réservé aux minorités chrétiennes dans les pays arabes, M. Moussa a affirmé qu'il “était personnellement favorable à l'égalité des droits pour chacune des minorités (arabe dans l'UE et chrétienne dans les pays arabes) en appliquant la tolérance et la coopération”. La prochaine conférence sur le dialogue euro-arabe, dont la première édition a eu lieu en février dernier à La Valette, à Malte, est prévue en 2009 à Charm el-Cheikh, en Egypte. R. I./Agences