Alors que les prix des fruits et légumes ont atteint des proportions exagérées depuis la veille de l'Aïd, voilà que les truffes, qui ont apparu à la faveur des dernières intempéries, occupent le centre d'intérêt des populations d'El Bayadh, faute d'avoir trop insisté sur la spéculation qui a entouré les aliments de première nécessité, devenus un luxe pour n'importe quelle bourse. Ainsi, le prix d'un kilogramme de truffes, jadis cédé à 400 DA, est passé à 1000 DA, alors que les quantités qui ont apparu ces derniers jours, à travers les parcours, laissent pantois les citoyens qui n'arrivent pas à comprendre les raisons de ces prix pratiqués bien qu'aucun moindre effort de culture n'est consenti si ce n'est que leur récolte à même le champ. En effet, les dernières pluies ont non seulement permis le retour du couvert végétal, qui a complètement disparu ces dernières années, du fait de la sécheresse aiguë, mais aussi ont aidé à l'apparition de cette denrée alimentaire qui a fait le bonheur des habitants des zones éparses. Seulement, si ces habitants ont l'habitude de verser dans le commerce occasionnel, cette fois-ci, les parcours ont été complètement envahis par des citoyens en quête d'un petit revenu, qui, pour la plupart, profitent de cette aubaine pour effectuer aussi bien des balades touristiques que lucratives. Cet état de fait a d'ailleurs attiré l'attention de plusieurs citoyens d'autres wilayas limitrophes, qui par camions, qui par véhicules légers, à s'installer aux alentours des champs de récolte pour avoir le butin à moindre coup et le revendre trois fois plus. Ce comportement n'est pas unique en son genre puisque même pour le cheptel, la même procédure est enclenchée, poussant plusieurs éleveurs à brader leur richesse alors que le kilo de viande a touché la barre des 800 DA chez les bouchers. C'est dire que la spéculation n'est pas seulement liée à des évènements précis mais elle est l'apanage de gens malhonnêtes qui ne reculent devant rien, surtout que la situation peu reluisante de ces éleveurs les accompagne dans leur stratégie. En fait, depuis la chute des premières neiges à travers la wilaya, les prix de tous les produits alimentaires ont été doublés, comme la pomme de terre ou la tomate qui ont atteint, respectivement les 60 et 120 DA le kilo, alors que la qualité du produit laisse toujours à désirer. A. Moussa