Nouvelle crise en perspective entre Rabat et Madrid, après que cette dernière eut accordée récemment la nationalité espagnole à un haut responsable du gouvernement marocain, un secrétaire d'Etat auprès du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération en l'occurrence. Reconnaissant sa responsabilité historique vis-à-vis des territoires qu'elle avai t précédemment occupés, dont le Sahara occidental, l'Espagne a accordé dernièrement la nationalité espagnole à plusieursdemandeurs, parmi lesquels figurent de très hauts responsables marocains, entre autres le secrétaire d'Etat auprès du ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, en raison de ses origines sahraouies. Il s'agit de Ahmed Lakhrif. Ce dernier est né en 1953 à Smara, au Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole que le Maroc a annexée de force en 1975, suite au retrait de l'Espagne. Irrité au plus haut point, le roi Mohammed VI a mis fin aux fonctions du secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Ahmed Lakhrif après que ce dernier a récemment obtenu la nationalité espagnole, a indiqué lundi une source officielle marocaine à l'agence officielle de presse, Maghreb arabe presse. “Le gouvernement de Sa Majesté le roi a appris que depuis plusieurs mois les autorités espagnoles accordaient la nationalité espagnole à plusieurs hauts responsables marocains et que cette procédure serait justifiée par la responsabilité de l'Espagne vis-à-vis des régions du royaume du Maroc alors sous protectorat espagnol”, a donc rapporté la MAP. La mesure de limogeage contre Ahmed Lakhrif ne peut que traduire la colère des autorités marocaines vis-à-vis de l'Espagne, surtout que Madrid a octroyé la nationalité espagnole à plusieurs ressortissants marocains originaires du Sahara occidental, région que Rabat considère comme faisant partie de son territoire. En effet, il est clair que Rabat, qui considère le Sahara occidental comme une partie intégrante de ses territoires au mépris des nombreuses résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à une solution de ce conflit sur la base du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, n'admet pas que l'Espagne reconnaisse sa responsabilité historique sur cette contrée. C'est dire que cette action du gouvernement de Zapatero allant à contre-courant de l'intense activité de la diplomatie marocaine visant à mettre la communauté internationale devant le fait accompli quant à l'annexion du Sahara occidental, risque de créer une nouvelle crise entre Rabat et Madrid, qui viennent à peine d'enterrer la “hache de guerre” suite aux remous provoqués, il y a une année par la visite du roi Juan Carlos de Bourbon dans les enclaves de Ceuta et Melilla, revendiquées par le Maroc. Reste à savoir maintenant quelles suites donnera le Makhzen à cette affaire d'octroi de la nationalité espagnole aux Marocains originaires des territoires marocains autrefois sous souveraineté espagnole. Merzak T.