Décidément, elles naissent difficilement et évoluent sous haute surveillance pour être brusquement, un jour, mises à l'index : les banques privées nationales, après avoir arraché un solide crédit sur le marché, notamment dans le financement des opérations à court terme, à l'instar des activités de commerce extérieur, ont du moins sur ce compartiment réussi à imposer une farouche concurrence à leurs homologues du public. Une signature reconnue à l'étranger et une célérité de service appréciée au plan national. L'élan semble sérieusement malmené, aujourd'hui, tant l'inquiétude et le doute commencent à gagner les esprits de ceux qui assurent la survie de la banque : les clients en proie à l'affolement. L'épisode malheureux de la première banque privée algérienne Union Bank, tombée sous administration forcée de la commission bancaire, poursuivie en justice par le gérant de cette banque Brahim Hadjas, qui sera reconnu dans son droit par le Conseil d'état, renseigne sur certains dysfonctionnements des structures de contrôle pourvues de prérogatives “indéfinies”. S'en suivra ensuite le cas de l'AIB, placée sous la gestion d'un administrateur depuis plus d'une année sans fixation de délai, ni d'échéance à cette “occupation”, El Khalifa Bank — dont le cas est tout autre — en ce sens où sa faillite serait plutôt due à une absence de contrôle, contrairement aux autres qui ont failli connaître la banqueroute par excès de surveillance. Plus récemment, le différend entre la BEA et la BCIA semble s'acheminer vers un dénouement plutôt favorable à l'établissement public si l'on suit bien le raisonnement du Chef du gouvernement. À Oran, des informations non confirmées font état aussi de difficultés de la banque régionale Mouna Bank, qui serait également en proie à certaines contraintes. Que reste-t-il de “paix” pour la banque privée nationale dans ce tumulte fermé par l'absence de communication des autorités monétaires auxquelles Ouyahia s'est substitué pour asséner des déclarations lourdes quant au devenir de la finance privée nationale. C'est à croire, dans ces analyses que l'on nous délivre, que tout va bien côté banques publiques. Il serait temps de déballer ce qu'elles ont, pour certaines d'entre elles, coûté au Trésor et au contribuable. A. W.