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De la domination américaine à la crise mondiale
SYSTÈME MONETAIRE INTERNATIONAL
Publié dans Liberté le 27 - 12 - 2008

Dans ce texte, cet expert international montre que la nature du système financier mondial entraîne des conséquences fâcheuses pour les populations aussi bien des pays riches que des pays pauvres.
L'évolution du système monétaire international est marquée par la domination américaine. ( ….)
En effet, les Etats-Unis est le seul pays qui dispose d'une monnaie nationale jouant un rôle international. Ce pays peut créer à l'infini des quantités de dollars, dont la circulation dans le monde est incontrôlée et incommensurable.
Il peut financer ses déficits gigantesques aux dépens des autres pays. 60% des réserves de changes sont détenues par les économies pétrolières, la Chine, la Russie, le Japon...
Beaucoup de pays utilisent le dollar comme monnaie de référence fixe (le PEG). Il s'agit, entre autres, de l'Arabie Saoudite et les pays du Golfe et certains pays d'Amérique latine et d'Asie.
Cette dérégulation des marchés des changes sera suivie par une déréglementation et une libéralisation des marchés financiers.
En 1979, Margaret Thatcher conquiert le pouvoir au Royaume-Uni. En quelques années, elle ouvre les frontières à l'investisseur étranger, réduit drastiquement les dépenses publiques et baisse les impôts. Cela se fera grâce à une guerre sans merci contre les syndicats.
Quinze mois plus tard, les Américains élisent le républicain, Ronald Reagan ; c'est le triomphe de l'ultralibéralisme et du marché : moins d'Etat, moins de règles, plus de privatisation. C'est la victoire de l'économie de l'offre et l'échec de l'économie de relance par la demande keynésienne.
L'école de Chicago, menée par Milton Friedman, préconise la stimulation de la croissance et l'emploi par une politique de soutien aux entreprises et au profit.
Les hauts salaires octroyés par Henry Ford afin que ses ouvriers puissent acheter ses voitures sont remplacés par le modèle WAL-MART (chaîne d'hypermarché US) fondé sur la compression des coûts. On s'approvisionne dans les pays où la main-d'œuvre est bon marché et ce faisant, on détruit des emplois locaux. C'est aussi le choix de Renault dont le P-DG, Carlos Gosn, est dénommé “cost killer” (tueur de coûts).
L'économie de l'offre est celle où le profit progresse plus fortement que les salaires.
Ainsi, aux Etats-Unis, la croissance, autrement dit la richesse du pays, a progressé de 18% sur la période 2000-2006, mais cela n'a pas empêché le revenu médian des ménages de baisser de 1,1%, inflation prise en compte.
Sur la même période, les 10% les plus riches ont vu leurs revenus augmenter de 32%, les 1% les plus fortunés de 203% et les nantis parmi les nantis, correspondant à 0,1% de la population totale, ont connu une hausse de... 425%.
Autant dire que le fossé entre riches et pauvres s'est creusé, au point qu'outre Atlantique, l'inégalité des revenus est aussi forte aujourd'hui qu'avant la crise de 1929... De l'Allemagne au Canada, le phénomène se retrouve, selon une récente étude de l'OCDE, dans tous les grands pays membres de l'organisation.
Et c'est là que le bât blesse. En particulier pour des économies post-industrielles, fondées essentiellement sur la consommation.
La stagnation du pouvoir d'achat a été compensée par la vie à crédit pour tous. La crise financière trouve son origine dans cette distribution irresponsable d'une quantité énorme de crédits à des pauvres. C'est la crise des subprimes.
La baisse des taux d'intérêt par la FED (Federal Reserve) la banque centrale américaine et l'explosion de l'immobilier ont incité des banques à prêter non pas à des personnes, mais aux biens acquis.
Peu importe la solvabilité de l'emprunteur du moment qu'il est possible de vendre aux enchères le bien à un prix plus élevé que le prix d'achat. Ainsi, la banque peut se faire rembourser son capital prêté et ses intérêts.
La chute de l'immobilier et la hausse des taux d'intérêt ont engendré des difficultés à récupérer sa mise.
Le problème aurait pu rester circonscrit au système bancaire US, mais c'est du fait de la titrisation de ces emprunts toxiques à l'échelle planétaire que la crise financière est devenue une crise de confiance entre les banques.
Situation de l'Algérie face à la crise financière internationale
Il est vrai que l'Algérie n'est pas exposée à la crise financière. Le système bancaire et financier est isolé du reste du monde et le dinar est inconvertible.
Le pays n'a pas de fonds souverains qui auraient spéculé sur les marchés financiers.
Mais cette situation ne doit pas constituer le prétexte au gel des réformes, notamment bancaires. L'échec du libéralisme, poussé à l'extrême de ses limites, ne doit pas laisser place à un statu quo et la pérennité d'une gestion administrée de I'économie et de la finance.
En revanche, l'Algérie subit de plein fouet les effets de la récession née de la crise financière internationale.
Etant un pays mono-exportateur, dont 98% des recettes d'exportation proviennent des hydrocarbures, la chute des prix de pétrole fait craindre une dégringolade de tous les paramètres socioéconomiques.
Certes, l'Algérie dispose de 142 milliards de dollars de réserves de changes, s'élevant ainsi à la 10e place au monde, juste derrière l'Allemagne (150 Mds $) et avant la France (125 Mds $). Les autorités ont payé par anticipation sa dette externe la ramenant de 31 milliards de dollars en 1999 à moins de 4 milliards de dollars à la fin 2007.
En plus de réserves de changes importantes, le solde commercial a été de plus de 40 milliards de dollars à la fin 2007.
De fait, l'Algérie semblait à l'abri de la crise.
Mais elle importe pour un montant de 37 milliards de dollars par an de produits dont près de la moitié en denrées alimentaires et en produits pharmaceutiques.
Le taux d'inflation moyen est de 4,5%.
Les produits alimentaires de base (pâtes, riz, semoule) ont augmenté de 7,2%, le café et le thé de plus de 20%, les huiles et les graisses de plus de 42%.
Le salaire moyen est autour de 250 euros. Selon la Banque mondiale, 6,5 millions d'algériens (20%) sur 34 millions d'habitants vivent sous le seuil de la pauvreté.
Le chômage est de 12%. L'Algérie a des atouts afin de faire face. Elle peut impulser une politique touristique dynamique, développer une industrie agro-alimentaire et des barrages afin d'atteindre non seulement le seuil de l'auto-suffisance, mais devenir exportateur de produits transformés.
La formation de jeunes dans les domaines du tourisme et de l'agriculture est une base en vue de développer ces deux secteurs.
Au lieu de placer 50% des réserves de changes en bons du Trésor américain à des taux (1,5%) inférieurs aux taux directeur des banques centrales (entre 3 et 4%) pourquoi ne pas créer un fonds souverain chargé de développer en partenariat avec le secteur privé les bases d'un développement économique équilibré.
Ce fonds pourra se doter d'un conseil de surveillance et de réflexion réunissant des économistes ayant l'étoffe et la connaissance du pays et n'auraient aucune activité entrepreunariale.
Autrement dit, ils seraient désintéressés des résultats générés par ce fonds.
Les projets initiés et suivis par ce fonds remplaceraient les capitaux qui viennent pomper les richesses sans apporter un savoir-faire et ni un transfert de technologie.
Mais tous les pays du monde ont besoin de partenariats internationaux et de véritables investisseurs.
Dans le domaine bancaire, ces associations devraient être mutuellement avantageuses.
* Professeur à la Sorbonne, docteur d'Etat en finance internationale, spécialiste des politiques monétaires et financières algériennes.


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