RESUMé : À peine rentrée, elle se rend à l'agence. Aïssa lui apprend que Norredine veut lui parler dans l'urgence. Elle décide de prendre son temps. Elle sait qu'il attend beaucoup d'elle. Si elle accepte de lui donner une chance, ce serait comme partir à l'aventure… 29iéme partie Eva s'occupe d'autres affaires, en cours, depuis chez elle. Aïssa l'a informé des fréquentes visites de Norredine, et elle ne veut pas le voir tout de suite. Elle sait qu'elle devra se décider. Elle ne veut pas se presser. Zohra, sa bonne à tout faire, est surprise. Eva n'a pas l'habitude de travailler à la maison. Même Feriel ne comprend pas pourquoi elle ne sort pas. - Je risque de tomber sur lui, lui confie-t-elle. - Et alors ? Il ne menace pas de te tuer que je sache, rétorque l'amie. Il voudra juste un rendez-vous… Pourquoi le faire languir ? _ Ce n'est pas ça…Je voudrais prendre mon temps, murmure Eva. Je n'ai pas vingt ans. Une relation sans lendemain, ça ne m'intéresse pas! - Je ne crois pas qu'il veuille perdre son temps, lui aussi n'a plus vingt ans lui rappelle Feriel. Acceptes de le revoir et tu seras fixée sur ces intentions. - Je suis tentée mais j'ai peur. Imagine qu'il ne soit que question d'attirance, et qu'au bout du compte, il ne soit à la recherche que d'une amie avec qui passer du bon temps. - Et s'il a des intentions honorables? Moi, je pense que tu as une chance et que tu ne devrais pas la laisser passer, conseille Feriel. Et puis, tu ne peux passer ton temps à te cacher de lui. - Il me croit encore à Alger. Chaque jour, il spasse à l'agence. Aïssa m'a dit qu'il ne cesse de demander après moi. Il a aussi besoin de mon aide pour se trouver deux appartements. - Tu vas perdre un client et un mari à ce rythme. Allez, jette-toi à l'eau. Sors de ton trou. Eva hésite encore un peu. Feriel a senti son hésitation et elle a la bonne idée de ne pas la quitter sans l'avoir accompagnée au bureau. Eva a téléphoné devant elle, à Norredine. Ce dernier viendrait dès qu'il aura trouvé quelqu'un à qui confier les boutiques. - Il s'agit de ton avenir. Donne-toi une chance, d'être heureuse la prie Feriel, avant de se décider à rentrer chez elle. Tu me tiens au courant ? Eva le lui promet. Elle tente de s'occuper en attendant l'arrivée de son rendez-vous. Elle est excitée comme une adolescente. Elle ne peut pas s'empêcher de se regarder dans le petit miroir qu'elle garde dans un des tiroirs, de son bureau. En croisant le portrait de son défunt mari, elle rougit comme prise en faute. Elle le range aussitôt. Un coup à la porte attire son attention. Aïssa entre à pas feutrés. À sa façon de parler, elle devine qu'il sait qu'il se passe quelque chose. - Il est arrivé, dit-il, Je le laisse entrer ? - Oui. Apportez du café! Eva s'efforce de ne rien laisser paraitre de son émotion lorsqu'il entre dans le bureau. Il lui paraît plus grand et son regard est si heureux. Son visage rayonne de bonheur. Il ne le cache pas. - Enfin, je te retrouve, lâche-t-il en guise de bonjour. Mais où étais tu partie? Pourquoi es tu restée si longtemps absente ? Eva, trop émue pour répondre tout de suite, hausse une épaule. Elle, aussi, est heureuse. Elle ne s'attendait pas à ce que son cœur batte aussi fort. - Ils auraient pu te trouver des appartements, dit-elle. C'est leur travail! - Oui, je sais, répond-il. Je n'ai pas seulement besoin d'appartements, mais aussi de tes conseils… - Ils sont aussi bons conseillers, les défend elle. - Je voulais ton avis, savoir s'ils seraient à ton gouts, dit-il. Comme j'espère y vivre avec toi, on doit les choisir ensemble. Eva rit doucement. Elle est agréablement surprise. Son regard chaleureux et ses propos rassurants, quant à leur avenir, la bouleversent jusqu'au plus profond d'elle-même. Pour qu'il ne voit pas ses larmes, elle tourne la tête et croise le portrait de son défunt mari. Est-ce possible de connaitre le bonheur, une nouvelle fois ? A. K.