Sourd aux condamnations de la communauté internationale, Israël continuait hier ses raids destructeurs sur Gaza, n'épargnant ni universités ni mosquées ou tout autre installation où pourraient se trouver des civils, dont le nombre de victimes a atteint 51, selon des sources hospitalières, en grande partie des femmes et des enfants. Après plusieurs raids aériens durant la nuit, l'armée israélienne a mené de nouvelles frappes dans la bande de Gaza hier matin, détruisant notamment le bureau du Premier ministre du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh. L'Université islamique de Gaza ainsi qu'une mosquée à Jabaliya, réduites à l'état de ruine, n'ont pas échappé à la folie destructrice de l'aviation israélienne. Cinq fillettes d'une même famille âgées de un à douze ans et habitant près de la mosquée ont été tuées lors de ce raid, selon le dernier bilan fourni par le chef des services d'urgences dans la bande de Gaza, Mouawiya Hassanein, qui fait état de 312 tués et 1 420 blessés depuis le début des frappes israéliennes contre Gaza. Deux autres enfants, des jeunes garçons, ont été tués lors d'un raid aérien sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Cinq missiles ont été tirés par un avion sur l'université et ont touché le site d'où s'élevaient des flammes et des nuages de fumée en plein cœur de la ville de Gaza. Pour justifier cette attaque, un porte-parole de l'armée israélienne a déclaré que le site était utilisé pour la fabrication de roquettes, explosifs et matériel électronique à destination de la branche armée du Hamas, et qu'un bâtiment voisin servait de centre de réunion pour des membres du mouvement et comme cache d'armes. Selon des chiffres obtenus de sources hospitalières et rendus publics par l'ONU, 51 morts sont des civils. “Nous avons compilé un bilan des victimes civiles de sources médicales et hospitalières. Il s'établit à 51 morts dont des femmes et des enfants”, a indiqué hier Christopher Gunness, porte-parole de l'UNRWA, l'agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens. Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a accusé Israël de “commettre un holocauste au vu et au su du monde entier, qui n'a pas bougé le petit doigt”. Cette situation fait redouter le pire à la déléguée générale palestinienne auprès de l'Union européenne, Leïla Chahid, qui a dit hier redouter “une explosion de violence” contre Israël qu'elle a de nouveau accusé de “crime de guerre” à Gaza. “Je redoute une explosion de violence qui ne se limitera pas aux frontières de la Palestine parce qu'on ne peut impunément faire ce qu'Israël fait”, a-t-elle notamment déclaré à la radio RTL. “Parce que lorsqu'on n'est pas protégé par le droit, comme les Palestiniens ne le sont pas depuis maintenant 41 ans, on ouvre la porte à la violence prise comme moyen de restaurer un rapport de force”, a souligné Leïla Chahid. Elle estime qu'“il y aura des réactions de la population dans le monde entier, en tout cas de celle qui est solidaire”. La représentante palestinienne auprès de l'UE a de nouveau dénoncé “la complicité” et “le silence” de la communauté internationale face aux raids israéliens sur Gaza. “On ne peut pas en tant que communauté internationale faire le silence sur un crime de guerre comme celui-là sans en payer les conséquences. Je crois qu'il y a une complicité internationale. Bien sûr que l'Union européenne a les moyens”, a-t-elle conclu. Merzak T.