Les autorités financières envisagent l'émergence de grands groupes bancaires nationaux à l'horizon 2011. “La décision intervient certes, en situation de crise mais l'objectif recherché est le confortement des banques et il ne s'agit nullement d'une mesure de sauvetage.” M. Abderahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), estime que la décision du Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) qui a exigé un seuil minimum du capital des banques de 10 milliards de dinars, a pour but une stabilité financière, une résistance aux chocs et une crédibilité de la place financière du pays. Le financement des PME/PMI qui commence à prendre des dimensions de plus en plus importantes constitue aussi un autre paramètre qui a poussé l'autorité monétaire à prendre une telle décision. Pour le délégué général, ces banques pourront désormais, non seulement financer des projets d'envergure mais elles auront également la possibilité d'étendre leur financement et surtout protéger les déposants. Ces derniers sont actuellement protégés sur la place en Algérie contre l'impact de la crise qui secoue une grande partie de pays dans le monde. “Notre place est suffisamment protégée”, explique-t-il. Heureusement, précise-t-il encore, que notre place est encore en expansion et non pas en pleine récession tel que c'est le cas des autres pays. “Les banques doivent se préparer pour une évolution de leur chiffre d'affaires et non pas à un recul”, rassure-t-il. Les filiales des banques mères, en activité en Algérie, sont soumises aux mêmes mesures réglementaires et légales que les institutions financières nationales. Elles évoluent en outre dans le même système financier. Ce qui signifie qu'elles ne sont pas aussi exposées aux chocs que les sociétés-mères ou actionnaires. En termes plus clairs, les épargnants algériens n'ont rien à craindre pour leur argent. Le délégué général de l'Abef tient à le confirmer davantage : “Nous avons beaucoup de sérénité à a ce propos.” Abderahmane Benkhalfa reconnaît que des réticences peuvent être exprimées par certaines banques quant à la décision du CMC mais, il affirme que la place enregistre un fort taux de retour sur capitaux propres. Ceux-ci “ont produit une rentabilité de plus de 20 % des banques”, argue-t-il. Il faut dire que certaines banques disposent déjà d'un capital qui dépasse le seuil exigé par le CMC. Il y a, celles qui sont dotées de 40 milliards de dinars en fonds propres et d'autres ne disposent que de 7 milliards de dinars et n'ont pas encore atteint le minimum requis. Cette dernière catégorie aura une année devant elle pour se conformer à cette exigence. “Beaucoup sont déjà dans ce capital si l'on ajoute les fonds propres qui sont susceptibles d'être intégrés dans le capital”, déclare M. Benkhalfa. Avec l'enveloppe de plus de 40 milliards de dinars dégagée dans le cadre de la loi de finances 2008 destinée à la recapitalisation des banques publiques, celles-ci deviendront, souligne-t-il, à partir de 2010 et 2011, de grands groupes nationaux dotés d'un niveau de capitalisation important. M Benkhalfa relève toutefois une disproportion entre la capacité d'absorption de l'économie nationale et l'épargne institutionnelle et celle des ménages. Ça, c'est le rôle des collectivités locales voire du pays de manière générale. L'excédent financier constaté au sein des banques est, d'après M. Benkhalfa, très changeant et beaucoup plus à court terme. Ainsi, plus de 3 000 milliards de dinars sont, indique-t-il, à court terme. Il faut de ce fait prendre des précautions pour les financements à long terme. - Sur un portefeuille global de financement, tous segments confondus, estimé à 2 400 milliards de dinars, soit 25 milliards d'euros d'ici à la fin de l'année 2008, plus de 90% concernent les entreprises et environ 6% pour les crédits immobiliers. - De ce portefeuille, 55% sont dédiés à l'investissement et aux équipements des entreprises. - Plus de 100 000 micro-entreprises, créées par des jeunes de moins de 35 ans, sont recensées dans les portefeuilles des banques. - Certaines banques dédient 50% de leur portefeuille engagement au financement des PME. - Les banques ont augmenté leur financement de 15% durant l'année en cours. - Selon M. Benkhalfa, il y a eu maîtrise des taux de change par les autorités monétaires. B. K