En dépit du report de la privatisation du CPA, l'Algérie reste engagée sur la voie de la réforme du secteur financier, notamment avec les mesures engagées par le gouvernement relative à l'ouverture de ce secteur à des groupes étrangers. Ces derniers représentent aujourd'hui 17 %. Cette progression est aussi marquée par l'introduction de nouveaux systèmes de paiement à travers la restructuration de six banques publiques qui représentent 90 % des actifs et crédits du secteur banquier. Ces données positives relevées il y a quelques jours par le Financial Times, font ressortir, selon M. Abderahmane Benkhalfa, délégué général de l'ABEF, les avancées en matière de réformes bancaire et financière et en matière d'évolution du cadre macro-économique du marché algérien dans son ensemble. "La place bancaire n'est formée que de deux catégories : nous avons d'un côté, les grands réseaux publics, les grandes banques qui ont effectivement une prédominance sur le marché en matière d'activité, de ressources, de crédits, de service bancaire et même en matière de réseaux ; de l'autre, des banques où des capitaux venant du Moyen-Orient et du Golfe, des Etats-Unis, de Londres ou des pays d'Europe ; mais l'intégralité des banques et établissements financiers privés que nous avons sur le sol national sont rattachés directement, ou indirectement soit comme succursales soit comme une banque de droit algérien, à des grands groupes internationaux". Il indique, à cet effet, en rapport avec le taux de présence de 17%, que toutes les banques privées sont effectivement des représentations de banques internationales. D'après lui, il n'y a aucune banque de petite taille. Il explique, par ailleurs, que cela signifie le caractère promoteur, l'étendue du marché, sa profondeur surtout, et le besoin donc d'une couverture bancaire. "Cette couverture bancaire doit se faire selon les critères de professionnalisme, des intervenants et des qualités des banques et surtout en matière de maîtrise des risques et la sécurité bancaire et financière du pays". M. Benkhalfa fera remarquer que dans l'activité bancaire, il n'y a pas que l'activité de crédit et paiement, "il y a une activité d'organisation, de technologie bancaire instantanée, une activité d'automatisation bancaire". Parallèlement à cela, il y a non seulement des groupes d'affaires qui sont implantés, mais aussi des groupes d'affaires qui ciblent le marché. Notre marché est plus porteur, le plus demandeur et qui est loin d'une saturation dans les domaines de pointe (énergie, services, téléphonie, nouvelles technologies de l'information et de la communication) ou des secteurs qui sont déjà connus (les médicaments, les matériaux de construction, l'agroindustrie et l'agriculture, les services informatiques). Il souligne que ces groupes d'affaires s'intéressent à l'Algérie de trois façons. "Se sont des groupes qui savent que notre marché, est un marché consommateur encore de différents produits. Ils sont intéressés parce que le marché algérien est un marché d'investissement direct et pas simplement d'investissement d'ordre financier, mais plutôt investissement de localisation d'activité avec des débouchés pour le marché interne ou plus tard pour l'exportation. Une série d'investissements peuvent se créer chez nous, se délocaliser". Il note qu'avec les discussions avec beaucoup d'opérateurs, l'Algérie peut être dans les années à venir, un lieu où se délocalisent des services. "Nous sommes un marché que nos partenaires considèrent comme un lieu de délocalisation pour une production de qualité à moindre coût". En matière de coopération bancaire, M. Benkhalfa dit : "Etant un pays ouvert, au vu de nos flux d'exportation y compris l'exportation des hydrocarbures et nos flux d'importation qui sont domiciliés dans les banques, nous avons maintenant un réseau très dense de correspondants bancaires. Les banques algériennes (nationales ou internationales) installées chez-nous, ont, dans leurs opérations quotidiennes de commerce, des correspondants d'affaires à travers tous les continents. Il y a plus de 250 correspondants étrangers à travers le monde. C'est là, le maillage externe de nos relations internationales. De plus en plus nous avons dématérialisé les opérations. Tous les paiements se font progressivement à 80 % sur la base d'un échange de flux et d'un échange d'image". Il annonce que l'ABEF et le ministère des Finances sont en train de s'organiser ensemble sur "le marché des financements bancaires". Des financements aussi exigent maintenant, une rénovation des instruments, l'élargissement du marché du crédit et après les titres de paiement, les financements bancaires (les financements d'entreprises, de l'habitat, de l'agriculture, du tourisme, des PME/PMI), là aussi il y a une synergie de place qui se fait dans le cadre des règles prudentielles. La place est en train d'évoluer. Nous sommes loin de couvrir l'intégralité des besoins. Nous avons un point bancaire pour 25 000 habitants et il devra atteindre le taux d'un point pour 15 000 habitants. Nous sommes sur un sentier prometteur.