Les enseignants contractuels qui espéraient, à travers leur action d'hier, que le gouvernement lâche du lest ont vite déchanté. Les contestataires ont subi la foudre des éléments de la Sûreté nationale, lors de leur tentative de sit-in à la hauteur du ministère de l'Education nationale. Un important dispositif de sécurité a été déployé tôt le matin afin d'empêcher les protestataires d'atteindre le département de Benbouzid ainsi que la présidence. Toutes les ruelles, donnant accès à El-Mouradia, ont été quadrillées par les forces de l'ordre, bouclier à la main prêtes à intervenir. Une trentaine de syndicalistes affiliés au conseil national des enseignants contractuels (Cnec) sont arrivés sur les lieux du rassemblement en rangs dispersés. Alors qu'ils protestaient, pacifiquement, contre le mutisme du ministre de l'Education qui refuse le dialogue, ils ont été empêchés d'accéder au siège de la tutelle pour déposer leur demande d'audience et de remettre ainsi une copie à la présidence. Huit enseignants ont été interpellés alors que les autres manifestants ont été contenus sur un trottoir, puis repoussés jusqu'à dispersement. Un autre groupe a été bloqué plus loin. La situation prend de l'ampleur. Obéissant aux ordres de leurs supérieurs, les policiers ont embarqué toutes personnes qui refusaient de quitter les lieux. Après quelques minutes de bras de fer, sous les yeux des citoyens, la situation se calma. El-Mouradia est redevenu ce quartier paisible où rien ne transparaît. Aucun des syndicalistes n'a pu déposer sa demande de dialogue au niveau du bureau d'ordre du département de Benbouzid ou encore à la présidence. Ils sont repartis, déçus par la réaction qualifiée d'“irresponsable” de la tutelle qui campe toujours sur sa position. “Nous voulons simplement négocier et casser le silence. N'est-il pas possible de nous traiter avec un plus de respect ? Nous voulons simplement régler notre situation”, s'indignent les manifestants. À travers la plateforme de revendications, les enseignants contractuels réclament leur réintégration dans leur poste de travail, le versement des arriérés de salaire ainsi que la titularisation des enseignants après une année de travail. Le ministre de l'Education nationale, pour sa part, campe sur sa décision et refuse de procéder à la titularisation sans concours. Un examen discrédité par les syndicalistes du secteur de l'Education nationale. Faut-il rappeler que les contractuels ont observé durant le mois d'août dernier 40 jours de grève de la faim ? Nabila Afroun