Les appels au cessez-le-feu dans la bande de Gaza se sont multipliés hier après le lancement d'une offensive terrestre par Israël, condamnée par la France et la Turquie, tandis que des manifestants en Australie ou en Indonésie appelaient au retrait israélien. La condamnation la plus ferme dans le monde occidental est venue de Paris, qui a “condamné l'offensive terrestre israélienne contre Gaza”, tandis que l'UE a jugé qu'Israël n'avait pas le droit d'engager des actions militaires qui “affectent largement les civils”. Alliés indéfectibles d'Israël, les Etats-Unis, qui ont empêché l'adoption d'un texte au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant l'offensive, se sont simplement prononcés pour “un cessez-le-feu durable”, “le plus vite possible”, mais qui ne permette pas un retour au statu quo. Alors que le président français Nicolas Sarkozy se rend lundi et mardi en tournée au Proche-Orient pour tenter de débloquer la situation, la France a “condamné l'offensive terrestre israélienne contre Gaza, comme elle condamne la poursuite des tirs de roquettes”. “Cette escalade militaire dangereuse complique les efforts engagés par la communauté internationale, en particulier l'Union européenne et la France, les membres du Quartette et les Etats de la région pour faire cesser les combats, apporter immédiatement une aide aux civils et aboutir à un cessez-le-feu permanent”, a jugé le ministère français des Affaires étrangères. L'Espagne pour sa part “exhorte le Hamas à cesser de lancer des roquettes et Israël à mettre fin à son offensive terrestre”. La présidence tchèque de l'Union européenne a estimé que “même le droit indéniable d'un Etat à se défendre lui-même n'autorise pas des actions qui affectent massivement les civils” et appelé à un cessez-le-feu. La présidence tchèque de l'UE a ainsi rectifié le tir dans la nuit, en revenant sur les premières déclarations du Premier ministre Mirek Topolanek, qui avait jugé l'opération “plus défensive qu'offensive”. Le ministre tchèque des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg devait se rendre hier en tournée au Proche-Orient à la tête d'une mission européenne. Le Premier ministre britannique Gordon Brown a qualifié hier l'offensive terrestre de “moment très dangereux”, qui suscite une “grande inquiétude”. “Ce que nous devons faire presque immédiatement est travailler encore plus dur pour un cessez-le-feu immédiat”, a précisé Gordon Brown. L'entrée de troupes terrestres dans le territoire palestinien va fortement entraver les tentatives diplomatiques de trouver une solution au conflit, a jugé de son côté la Suède, qui, comme la Norvège, estime que la solution sera politique et non militaire. En Asie, la Chine s'est dite “sérieusement préoccupée par l'escalade de la situation à Gaza”, appelant “fermement toutes les parties concernées à cesser immédiatement leurs activités militaires”. Le Japon a estimé que l'offensive ne ferait “qu'aggraver” la situation. La Turquie a pour sa part “condamné” et jugé “inacceptable” le lancement de l'opération terrestre, tandis que le Pakistan et la Jordanie ont demandé sa fin immédiate. Le président du Parlement iranien Ali Larijani a prédit dimanche que la bande de Gaza deviendrait un “cimetière” pour les Israéliens. Des manifestations contre l'offensive israélienne ont par ailleurs rassemblé des centaines de Turcs dans la nuit de samedi à dimanche à Istanbul et Ankara, et quelque 5 000 Australiens à Sydney et Melbourne. RI/Agences