Le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté pendant quatre heures, samedi soir, de la situation à Gaza sans pouvoir s'entendre sur un texte appelant à un arrêt des hostilités, essentiellement en raison de l'intransigeance des Etats-Unis. Cette séance de consultations avait été demandée d'urgence par la Libye, seul membre arabe du Conseil, après le déclenchement de l'offensive terrestre israélienne dans la bande de Gaza. Mais d'entrée, les Etats-Unis, qui sont en faveur d'un cessez-le-feu “durable” qui empêche le Hamas de nuire à Israël, avaient fait savoir qu'ils ne souhaitaient pas voir cette réunion déboucher sur un “produit” (résolution ou déclaration formelle), ont indiqué des diplomates. “Il n'y a pas eu d'accord entre les membres du Conseil”, a déclaré à la presse à l'issue de la réunion l'ambassadeur de France à l'ONU, Jean-Maurice Ripert, qui préside le Conseil en janvier. Il a cependant fait état de “très fortes convergences de vues” pour exprimer la “très sérieuse préoccupation (du Conseil) face à l'escalade de la violence et à la détérioration de la situation” et “pour appeler à un cessez-le-feu immédiat, permanent et respecté”. Cette convergence de vues, a poursuivi M. Ripert, est également apparue sur la nécessité de “protéger la population civile” de Gaza et de “permettre et faciliter la fourniture d'assistance humanitaire” à cette population. L'ambassadeur américain adjoint, Alejandro Wolff, a indiqué avoir attiré l'attention sur “la véritable cause des violences actuelles, c'est-à-dire les tirs de roquettes par le Hamas” contre Israël. Les efforts des Etats-Unis, a-t-il expliqué, “visent à établir un cessez-le-feu durable, fiable, qui soit respecté par tous et cela implique la fin des tirs de roquettes, la fin des trafics d'armes et le début d'une réouverture des points de passage aux termes de l'accord de 2005.” “Il est important qu'on ne revienne pas au statu quo ante, où le Hamas pourrait continuer à lancer des roquettes à partir de Gaza et condamner la population de Gaza à une vie de misère”, a ajouté M. Wolff, reprenant les termes d'un communiqué publié samedi par le département d'Etat. Selon un diplomate occidental, les membres du Conseil étaient d'accord “sur la substance mais pas sur le format”. Les Etats-Unis n'ont pas souhaité que la réunion du Conseil débouche sur “un produit” formel, a-t-il indiqué. C'est pourquoi la réunion s'est terminée par un simple compte-rendu donné aux journalistes par le président du Conseil. R. I./Agences