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Baraki, une ville marginalisée
Routes détériorées, projets reportés et population résignée
Publié dans Liberté le 08 - 01 - 2009

Le visiteur ne peut s'empêcher de poser la question de savoir si cette localité, se trouvant à peine à une douzaine de kilomètres du centre de la capitale, possède une administration.
Livrée à elle-même durant la décennie noire où les groupes terroristes imposaient leur diktat, Baraki n'a pas connu le développement local attendu au lendemain de l'annonce de la réconciliation nationale et de la concorde civile.
Pour preuve, hormis une urbanisation menée tambour battant avec des richesses objet aujourd'hui de beaucoup de dires, la ville vit dans une anarchie totale. Aucun quartier n'échappe à ce qualificatif. Le réseau routier se trouve dans un état déplorable, et à l'exception de la route qui traverse le centre-ville, le moindre accès est impraticable. De Dalbos au
11-Décembre, en passant par la cité des 2004-Logements, Diar El-Baraka ou encore haï El-Houria, la désolation est la même.
Emprunter les ruelles, notamment en période des pluies, est une épreuve pour les non-outillés, les enfants et les personnes âgées. Alors que le marché couvert semble boudé pour des raisons ignorées, la ruelle adjacente est occupée par des dizaines de vendeurs créant aux riverains et aux passants des désagréments à n'en plus pouvoir.
Ces vendeurs, en partant le soir, ne se soucient nullement des tas de détritus laissés sur place. Agissant en toute impunité, ils recommenceront le jour d'après.
Comme l'a fait remarquer d'ailleurs un citoyen, l'application de la loi s'arrête au seuil de l'administration locale. Une observation qui en dit long sur l'idée que se fait une population résignée, en rupture de confiance avec ceux qui “ne viennent à leur rencontre que lors des échéances électorales”. La situation ne fait qu'empirer dans une commune où les autorités locales ont jeté l'éponge face à des problèmes cumulés non pris en charge en leur temps.
La cité des 2004-Logements est un exemple frappant de négligence. Livrée, il y a moins de vingt ans, elle fait aujourd'hui état de piètre figure avec ses caves inondées à longueur d'année, ses eaux stagnantes à l'origine de la prolifération des insectes nuisibles et des rongeurs source de maladies et de désagréments.
Un citoyen de cette cité raconte que ses trois enfants souffrent de maladies respiratoires dont le traitement lui vaut mensuellement plus de la moitié de son salaire de démarcheur dans une société privée.
Son voisin soutient que les habitants ont frappé à toutes les portes, à commencer par la municipalité, sans écho. À la cité de la Liberté, on parle de marginalisation en raison de l'absence des commodités essentielles comme le gaz de ville entre autres, chose qui contraint les pères de famille à des dépenses supplémentaires, notamment durant la saison hivernale où le rapport offre/demande induit la hausse du prix du gaz butane qu'il faut aller chercher parfois hors des frontières de la commune. Ici, tout est contrainte : un réseau d'assainissement très vétuste à ciel ouvert dans certains endroits, des routes impraticables toute saison et, en prime, des odeurs nauséabondes. Un peu plus loin, en bordure de l'oued Bentalha, trente familles dans le quartier Saliba bravent les dangers de la pollution provoquée par les déchets d'une usine de traitement des peaux et cuirs et dont les rejets vont directement dans l'oued. Lors de notre passage dans ce quartier, une ambulance appartenant à une entreprise privée s'apprêtait à transporter un homme d'âge moyen vers le secteur sanitaire.
Sa femme et son fils s'engouffrent dans un taxi clandestin derrière l'ambulance. Un des présents nous renseigne que son voisin vient de faire une crise d'asthme. “C'est à cause de cette maudite usine qui nous renvoie ses émanations toxiques”, lâche-t-il. Son compagnon le rectifie : “Il faut plutôt pointer du doigt l'APC qui n'a rien fait pour arrêter le massacre. Depuis dix-huit ans que nous sommes là, personne ne s'est soucié de notre misère. On nous reproche d'être des débarqués en occupant ces espaces sans autorisation. Les terroristes qui nous ont d'ailleurs tout pris nous ont-ils laissé le choix ? Aujourd'hui, retourner dans mon douar natal à Médéa équivaut à un suicide pour moi et mes enfants. Ici au moins, j'ai un travail qui me permet de faire vivre ma famille. Par contre, j'estime qu'il est de mon droit d'aspirer à un toit décent. On n'est tout de même pas des hors-la-loi.” Sur ce lamento, nous quittons Saliba avec en arrière-plan des gosses insoucieux longeant l'oued à la recherche d'un objet susceptible de leur rapporter quelques pièces.
Nous décidons aussi de quitter Baraki dans l'espoir de voir l'administration locale relever le défi en prenant en charge l'état lamentable des routes, du réseau d'assainissement défectueux dans plusieurs quartiers, de ses projets de développement et de l'amélioration de la qualité de la prestation du service des cartes grises dont la mauvaise réputation est connue dans tout Alger.
ALI FARES


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