Le nouvel entraîneur en chef du CS Constantine, en l'occurrence Cucovick, qui a remplacé au pied levé son compatriote Janacovick, limogé par le président Mazar, se confie aux lecteurs de Liberté. Liberté : Alors, M. Cucovick, la page de Janacovick est-elle tournée ? Cucovick : Je dois dire qu'il n'y a jamais eu de problème entre moi et Janacovick, reste que maintenant la direction a fait son choix et moi, j'ai accepté. N'avez-vous pas peur que l'on pense que vous avez tourné le dos à un compatriote ? Je ne nie pas que c'est Daniel qui m'a permis de venir ici en Algérie, mais je dois préciser tout de suite que j'ai les capacités pour diriger n'importe quelle équipe. J'ai 60 ans et plus de 25 ans de métier en tant qu'entraîneur. Cela dit, je n'ai pas vraiment apprécié qu'il parle à chaque fois à ma place, c'est tout. Je sais qu'il maîtrise le français, et moi non, mais ce n'est pas une raison pour décider et parler à ma place. De toutes les façons, je lui souhaite bon courage dans la suite de sa carrière. Moi, je me concentre sur mon travaille. Justement ne pensez-vous pas que la langue constitue un handicap pour vous ? Non, je ne pense pas, j'ai travaillé déjà au Koweït et cela s'est bien passé. Je parle du reste un peu l'arabe, du moins je sais comment faire passer mon message et donner mes orientations. Vous savez, le football est sport universel. Prenez l'exemple d'un joueur brésilien que vous ramèneriez jouer en Algérie. Il suffit de lui expliquer les consignes tactiques et vous êtes sûr qu'il va les appliquer. En Algérie, le problème réside dans la formation. Les joueurs ont tendance à s'oublier parfois sur le terrain donc, je suis obligé de les recadrer à chaque fois. Je pense que ma part de travail, je l'ai faite durant la semaine, et le jour du match c'est aux joueurs d'appliquer les consignes, voilà tout ! Cela dit, il y avait une terrible pression lors du dernier match contre l'O Arzew, n'est-ce pas ? Non, pas du tout, car moi j'ai l'habitude de la pression, cela dit, je ne vous cache pas que mes joueurs étaient un peu nerveux du fait de l'obligation de gagner ce match afin de bien terminer la phase aller et aborder, du coup, la seconde manche dans des conditions favorables. Vous convenez tout de même que l'équipe a mal joué… Non, je ne pense pas que l'équipe ait mal joué face à Arzew. Tout le monde a vu que nous avons joué de malchance au vu des occasions créées. On pouvait les battre 10/0 sans problème. En revanche, face à l'USMS, je dirais que l'équipe n'était pas à 100% au niveau de la concentration pour une raison très simple, avec les rumeurs de noms de joueurs à libérer, certains ne se sont pas sentis concernés par le match ce qui a créé une certaine démobilisation. C'était vraiment pas facile de gérer cette situation. Comment évaluez-vous le parcours du CSC lors de la phase aller ? Je pense que tout le monde s'accorde à dire que nous avons fait un parcours jusque-là très intéressant et ce, en dépit des problèmes que nous avons rencontrés au début de saison. La deuxième place que nous occupons en est la meilleure preuve. Il y a encore beaucoup de déchets dans notre jeu et je répète que c'est aussi un problème de formation qui est commun visiblement à tous les clubs algériens. J'ai eu l'occasion de superviser les jeunes catégories et mes appréhensions se sont avérées justes. En Algérie, on ne joue pas au football, mais au ballon, et c'est là où le bât blesse, il n'y a pas une bonne prise en charge des jeunes catégories, donc forcément une fois senior, c'est plus difficile d'appliquer un schéma tactique moderne. Il y a aussi le problème de la programmation du championnat qui est anarchique. Quel est le programme de préparation pour la trêve ? Vous savez, c'est là le grand problème, car en Algérie on n'a pas de programme précis, puisque cela change tout le temps, et malheureusement, je dois travailler au jour le jour ; dites-moi comment voulez- vous que je fasse un programme alors que la programmation des matches, c'est vraiment du n'importe quoi. Votre avis sur le recrutement… À vrai dire, après le match contre ASAM seul Rabta (USMH) m'a convaincu jusque-là, les autres restent perfectibles à savoir Hazi (RCK), Houaiet (USMH), mais le troisième gardien de but ramené, Litim (USC) est loin d'être bon, cela dit, je ne peux me prononcer sur le buteur de l'équipe nationale militaire, dont on m'a dit beaucoup de bien puisqu'il est actuellement blessé, en tout cas, j'aurais une idée précise sur tout le monde lors du match amical qu'on va jouer dimanche face à l'ESS. Et comment s'annonce cette phase retour ? Sincèrement, au vu de notre parcours lors de la phase aller, le CSC a de sérieuses chances de jouer l'accession d'autant plus que nous aurons à recevoir chez nous nos adversaires directs, entre autres, le PAC, le WAT et l'USMBA. À nous de nous préparer en conséquence. S. H.