Pour répondre à des enjeux importants qui relèvent à la fois du développement économique, de contraintes sociales ainsi que de la protection de l'environnement et du cadre de vie, la wilaya de Batna a réalisé 3244 forages et 6344 puits traditionnels. Seulement, ces prélèvements d'eau sur les nappes souterraines sont jugés excessifs et sans retombées réelles sur la capacité des réserves d'eau souterraines de la wilaya de Batna. Pis, elles commencent à constituer, selon des avis, une sérieuse menace sur les nappes phréatiques pour les générations à venir. “À ce rythme, ils vont transformer la région en un véritable tamis”, se plaint-on Une grande vigilance s'impose dans la gestion de cette source fragile. Comment continue-t-on à effectuer des prélèvements sur les nappes phréatiques ou souterraines dont on ignore la capacité. Par cette exploitation effrénée, n'a-t-on pas dépassé le seuil d'alerte fixé à 65% de la capacité totale des réserves des régions de la wilaya de Batna ? La wilaya de Batna devrait préserver les 7 réserves d'eaux importantes localisées au niveau des plaines d'El-Madher, de Zana, de Hodna (Barika), de Bouzina, d'Aïn-Djasser, de Timgad et de Chemora, pour les générations à venir. Rien ne peut constituer un alibi pour s'adonner à une surexploitation excessive et priver les générations à venir de leurs réserves d'eau. Ces réserves devraient être exploitées d'une manière rationnelle, conseillent certaines personnes. Les autorités de la wilaya de Batna et les responsables du secteur de l'hydraulique devraient cesser d'accorder des autorisations aux propriétaires des terres pour le défonçage des forages et des puits traditionnels, parce que “à ce rythme, on risquerait de faire du territoire de la wilaya de Batna, un véritable tamis”, prévient un technicien de l'agriculture. “Pour augmenter sa consommation d'eau et pérenniser ses approvisionnements, conseillent certains citoyens consultés sur le sujet, la wilaya de Batna devrait poursuivre sa politique prônée ces dernières années par la mobilisation des eaux superficielles grâce à la construction des retenues collinaires et des barrages et les transferts et les récupérations des eaux usées et de pluie...”. Malheureusement, jusqu'à l'heure actuelle, les eaux des retenues collinaires construites et du barrage de Koudiat Lemdaour ne sont pas encore exploitées et les cultivateurs n'ont devant eux qu'une solution : puiser dans les nappes souterraines dont on ignore les capacités. Il est temps de prendre conscience de la nécessité de gérer la ressource en eau de façon à concilier le développement socio-économique et la préservation des milieux aquatiques et à équilibrer les différents usages pour garantir un développement durable. B. Boumaïla