Plus loin qu'un office des fruits et légumes devant être créé pour réguler le marché, ce sont tous les circuits commerciaux qui impliquent un contrôle rigoureux, de la vente en gros au commerce de détail. Du marché quotidien et des prix y étant pratiqués, l'on ne cessera jamais de déblatérer tant que des mesures sérieuses ne seront pas prises pour contrecarrer la spéculation telle que se pratiquant à tous les niveaux. De ne pas s'étonner, donc, épisodiquement, de voir les prix devenir la cible des attentions politico-politiciennes ; sans que cela ne prête, pourtant, à conséquence positive pour les citoyens-consommateurs. Car, considérant, quand bien même les prix variraient d'un étal ou d'un marché à l'autre, les écarts dans le fond ne sont pas très différents au vu d'une qualité sensiblement égale et discutable. Et un père ou une mère de famille, accomplissant son marché, met bien du temps à jeter son dévolu sur un quelconque étal, l'attirance n'en étant pas le point fort, dans le même temps que sont jugés plus ou moins abusifs les prix affichés. Faute de réelle régulation, découlant elle-même d'un sérieux suivi du cheminement des produits, alimentaires notamment, de la production à la consommation, toute latitude s'en vient à être laissée aux intermédiaires et commerçants pour exercer des pratiques tarifaires injustifiées tout en trompant sur la qualité. Et d'en venir à constater, sur le terrain et au quotidien, que le pouvoir d'achat des citoyens est continuellement mis à mal et sans que n'apparaisse une quelconque amélioration venant à se traduire par une baisse sensible et durable des prix, l'abondance de la production nationale et certaines importations n'influant, finalement, que très peu sur le pouvoir d'achat des Algériens… Pourtant, en termes organisationnels, de savoir que la pratique des prix relève de textes administratifs très clairs et prévoyant des mesures pénalisantes lorsque non respectées : mesures allant jusqu'à la fermeture du commerce incriminé, durant une période plus ou moins longue, avec affichage, sur la devanture du lieu de commerce, des raisons ayant entraîné ladite fermeture. À ce propos, les citoyens d'un certain âge vous diront qu'il y a très longtemps que l'on n'a pas assisté à une campagne soutenue contre les fraudes sur les prix, la qualité et le non-respect des règles d'hygiène ; de même en ce qui concerne la fermeture des commerces contrevenant aux règles établies. Par ailleurs, il est vrai, en termes d'hygiène, que les APC devraient être les premières à subir une pénalité pour le mauvais entretien de leurs marchés respectifs. À reprendre la presse d'il y a plus de trente ans amènerait à constater que, sur fond de déclarations identiques, continue d'être déplorée la désorganisation des circuits commerciaux. Plus grave, l'Algérie est un pays où la croissance continue de l'offre n'a aucun effet positif sur les prix à la consommation ; curieux paradoxe démontrant la désorganisation du système de distribution et soutenant, indirectement, la prolifération de ce marché informel accusé de tous les maux alors que simple résultante d'une mauvaise gestion politique et économique. Et, d'en venir à dire que si l'organisation du commerce de détail est au plus mal, elle est, en fait, l'aboutissement d'une situation identique en amont, c'est-à-dire au niveau des marchés de gros ou pseudo-demi-gros. Plus loin que cette considération d'ordre général voulant qu'il y ait, en matière de commerce, une prédominance de la loi de l'offre et de la demande, avec ce que cela a d'incidences sur les prix, demeurent toutes ces autres obligations, pour le commerçant, de respecter le taux des marges bénéficiaires à partir de factures dûment établies ; cependant que le prix de vente des fruits et légumes découle de celui fixé par les mercuriales établies par les différentes halles ou marchés de gros, dûment affichées au niveau des marchés publics et rapportées par la presse quotidienne. Ainsi, s'en vient à être garantie la qualité des produits sur fond de conditions d'hygiène et de stockage devant être sérieusement respectées car régissant aussi bien le commerce de détail que celui du gros, plus particulièrement en matière d'alimentation. Techniquement ou politiquement, on peut établir des données chiffrées extrêmement manipulables, tout étant affaire de présentation et d'orientation amenant à une conclusion favorable pour leur auteur. En revanche, pour le simple citoyen, loin des résultats et observations chiffrés des spécialistes, la situation s'apprécie autrement ; les prix à la consommation étant, pour lui, le meilleur repère en termes d'évaluation économique ; ceux pratiqués au niveau des marchés communaux en étant le meilleur reflet. Larbi R. Abahri