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Ould Abbès annonce la création d'un Conseil national de l'émigration Les animateurs de l'Espace franco-maghrébin ont averti contre toute consigne de vote
Les résultats ne sont pas encore visibles, mais le dialogue entre le gouvernement et les représentants de la communauté nationale à l'étranger est en train de s'instaurer. Depuis qu'il a hérité de ce portefeuille, le ministre Djamal Ould Abbès a tenu trois réunions à Paris. Samedi, il a répondu à une invitation de l'Espace franco-algérien, un réseau qui tente maintenant depuis plus d'un an de fédérer les potentialités algériennes dans l'Hexagone en vue de peser dans le pays d'accueil et dans le pays d'origine. Parfois, l'exilé est perçu comme un étranger en France et comme un Français en Algérie. Le président de la République s'était illustré, il y a quelques années, par une attaque contre les binationaux qui avait accentué le trouble. Depuis, le consul général à Paris s'est employé au prix de multiples rencontres à dissiper les malentendus. Le ministre l'a appuyé. L'Algérie n'a pas de problèmes avec ses expatriés. “Le Franco-algérien est un homme fier et debout qui s'assume dans la sérénité”, a affirmé le très éloquent Ghaleb Bencheikh applaudi par le ministre dressant un bilan flatteur de l'action de l'Espace auquel il a contribué. “La greffe a pris. La caravane est bien consolidée. Plus de pleurnicheries, de jérémiades et de chikayate”, pour laisser place à “l'instruction et à l'éducation” pour que plus jamais un Algérien n'aura à raser les murs en France... À deux mois de l'élection présidentielle, M. Ould Abbès pouvait être soupçonné de s'être rendu à Paris en vue de caresser la légitimité populaire. Les animateurs de l'Espace, Chafia Mentalechta et Akli Mellouli ne l'entendaient pas de cette oreille. “Pas de consigne de vote”, ont-ils prévenu d'emblée car l'espace se veut une rencontre entres hommes et femmes de toutes tendances politiques “fiers de leur algérianité et de leur appartenance au pays d'accueil” et dont “les divergences politiques s'estompent lorsqu'il s'agit de l'Algérie”, clame Mme Mentalechta. “Ni allégeance, ni défiance, ici ou là-bas”, renchérit son complice en invitant les uns et les autres à “laisser les dogmes aux vestiaires, mais pas les valeurs” car “les dogmes nous empêchent de réfléchir”. Face à ces mises en garde très poliment formulées, le ministre a répondu qu'il n'y aura pas de “consigne” de vote. Au demeurant, un autre avertissement avait été exprimé sous la forme d'une pétition demandant le rétablissement du droit de déménagement supprimé par la loi des finances complémentaire 2008. Le texte de la pétition était bien en évidence à l'entrée du lieu qui abritait la rencontre. Il n'y avait pas que des chikayate. Citoyenne des deux rives, Louiza anime un groupe de conseil en management qui est prêt à mettre son expertise au service de l'Algérie. Il faut juste un espace où les entrepreneurs puissent être accueillis sans avoir à se rendre auprès de la mission économique française en Algérie. Le groupe ICE (ingénieurs, consultants, experts) est dans les mêmes dispositions. Il demande juste qu'on règle le problème des interlocuteurs et qu'à compétence égales, les experts ne soient pas privilégiés. Autre proposition d'un cabinet conseil : aider les jeunes Algériens à canaliser l'excellence qui les caractérise avec notamment la création d'une Académie du leadership et de l'innovation. Les propositions n'ont pas manqué. Elles trouveront peut-être leur traduction à travers la prochaine mise en place d'un conseil national de l'émigration. C'est la nouvelle que le ministre avait dans sa hotte. Le conseil sera créé par un décret présidentiel. Peut-être, alors, les Algériens partis étudier à l'étranger retrouveront naturellement le pays. Comme cela se faisait il y a 30 ans, a noté un agrégé de mathématiques. Les temps ont bien changé. A. O.