D'aucuns estiment que les petites et moyennes entreprises (PME) algériennes ne tirent pas profit des avantages qu'offre l'accord d'association paraphé avec l'Union européenne (UE). Jusqu'à ce jour, ces PME n'ont pas pu pénétrer les marchés régionaux et internationaux. Pis, la mise en place d'une zone de libre-échange à l'horizon 2017 entre l'Algérie et l'UE représente un risque majeur pour ces entreprises. Car, si elles ne se préparent pas à cette rude concurrence, leur disparition sera inévitable. Le programme allemand de développement GTZ s'intéresse à cette problématique. Ses experts affirment que l'amélioration de la compétitivité de ces PME est un élément impératif. Face à ce défi, le gouvernement a lancé un programme de mise à niveau qui a pour but d'améliorer les performances commerciales de ces sociétés ainsi que le climat des investissements. C'est ainsi que GTZ met en œuvre le programme dénommé “développement économique durable”. Celui-ci assiste l'exécutif depuis 2007 dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique en faveur des PME. Il est de ce fait souhaité la création de structures de promotion de ces entreprises. Le mandant pour ce projet, faut-il le souligner, est le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). Le programme est en fait décomposé en quatre parties. La première vise à assister le ministère algérien de la PME en matière de définition et de mise en œuvre de stratégies nationales de promotion des PME. Cette mission accompagne donc le ministère dans le renforcement de son système statistique d'information et de recensement des PME. Les mesures de développement économique local du ministère sont appuyées par un projet pilote dont les enseignements serviront à la mise en œuvre d'activités similaires dans d'autres régions du pays. Il est en outre envisagé de promouvoir le dialogue entre le gouvernement et les organes de représentations du secteur privé, notamment les organisations patronales. La seconde partie touche les différentes prestations de services aux entreprises adaptées à la demande et aux besoins du marché, en concertation avec les institutions liées aux PME. Pour cela, la GTZ renforce les capacités de bureaux de conseil et de consultants algériens à travers des formations spécialisées. Il est également question d'aider les entreprises relevant du secteur privé à développer davantage leurs capacités d'innovation. L'autre objectif tracé a trait à une offre financière optimale à destination des PME. Il s'agit de proposer, dans le cadre de la mise en place d'une institution financière privée, des produits financiers adaptés aux besoins de ces petites et moyennes entreprises. Selon les initiateurs du programme de la GTZ, des produits financiers islamiques sont testés dans un projet pilote depuis septembre 2008. La quatrième partie du programme cible une meilleure professionnalisation des organisations patronales, des chambres de commerce et autres associations professionnelles afin de mieux défendre les intérêts des entreprises au sein de la sphère politique et administrative. À ce propos, les mêmes sources indiquent que plus de 120 groupes d'entrepreneurs se sont constitués suivant l'approche dénommée Nucleus qui a pour objectif de rapprocher les opérateurs d'un même secteur d'activité pour se concerter afin de solutionner les problèmes rencontrés. Cette action permet aux chambres de mieux accomplir leur rôle à l'égard des opérateurs. Sur un autre registre, la GTZ a initié un autre programme appelé “gestion intégrée des ressources en eaux”. Le but recherché est que les institutions partenaires algériennes puissent devenir capables de gérer toutes les ressources en eaux classiques ou non telles que les eaux usées, de manière intégrée. Le programme sectoriel, instauré en 2002 par la coopération algéro-allemande, soutient les institutions du secteur dans leurs efforts de modernisation et de réorganisation. Il est, en outre, lancé un programme similaire pour l'environnement. La “gestion intégrée de l'environnement” accompagne ainsi l'action du gouvernement dans la mise en place de sa politique environnementale. En étroite collaboration, le ministère de tutelle et la GTZ réalisent de manière de plus en plus efficace les stratégies et les mesures de prévention et la réduction de la pollution… Badreddine KHRIS