Pour M. Souami, consultant, l'Algérie doit se prémunir à travers une politique claire de gestion des ressources humaines. Les mesures prises par les pouvoirs publics pour atténuer un tant soit peu les conséquences de l'application du programme d'ajustement structurel décidé par le Fonds monétaire international (FMI) entre 1992 et 1998 n'ont pas apporté les résultats escomptés. Les méfaits de la solution proposée par le FMI sont encore ressentis à ce jour. L'on se rappelle de la dissolution des milliers d'entreprises et le licenciement de 400 000 à 500 000 personnes avec tout ce que cela a provoqué comme drame social. Pourtant, l'Etat avait préconisé la préservation de l'emploi et le droit des travailleurs. En 1994, un décret présidentiel a institué toutes ces mesures à travers des dispositions visant, entre autres, à éviter les licenciements ou, le cas échéant, prendre des décisions intermédiaires telles que le départ en retraite anticipée, la création de la caisse d'assurance chômage… Sur un autre volet, il a été favorisé le dégrèvement des taxes et des impôts et des charges sociales. Et cette proposition n'a pas été suivie de résultats à hauteur des espérances. Le constat est établi par M. Souami, consultant international. Face à la crise actuelle, l'Algérie doit, selon cet expert, se prémunir. Pour cela, l'occasion est offerte avec la promulgation prochaine du code du travail, attendue, en principe, pour la fin de l'année en cours. La préservation de l'emploi sera de ce fait l'un des principaux points pris en charge à travers ce texte. En outre, M. Souami suggère, sur les ondes de la radio Chaîne III, l'élargissement des mesures incitatives en encourageant les entreprises à recruter davantage de personnes. En plus du rôle important que doit jouer le syndicat en termes de solidarité, il estime que les actions de cooptation gagneraient à être abandonnées. Pour lui, il faut placer des employés à des postes selon un certain nombre de critères tel que cela se fait dans les pays développés mais négligés chez nous. M. Souami ajoute à ce propos que quatre aspects primordiaux, à savoir la compétence, la créativité, l'innovation et la polyvalence sont actuellement ignorés en Algérie. Pour ce consultant, les responsables des entreprises n'ont pas fait jouer au comité des participations le rôle qui lui est dévolu. “Pourtant, le comité des participations a un rôle économique et social très important à jouer”, relève-t-il. Pour réduire au maximum la précarité des emplois, M. Souami estime que l'entreprise doit recruter utile, suivant ses besoins avec des règles d'employabilité (avoir de l'emploi sans être pendant longtemps au chômage). En termes plus clairs, outre le niveau, le diplôme et l'expérience professionnelle, il y a lieu de prendre en considération d'autres qualités, telles que la polyvalence, la compétence… Désormais, il est opportun d'opter pour une gestion prévisionnelle et préventive des emplois et des compétences. “C'est de recruter une personne idoine pour occuper un poste en fonction de ses compétences sans qu' elle soit ensuite mise au chômage ou soit licenciée. Ceci fait partie de la politique de gestion des ressources humaines”, explique M. Souami. Il affirme que le nouveau droit du travail ne peut être que la convention collective qui reste un cadre de négociations approprié. B. K.