Après le récent rappel du ministère de la Santé et les mises en garde de la Fédération des boulangers, du corps médical quant aux risques encourus à consommer du sel non iodé, c'est au tour de la direction régionale du commerce de confirmer cette tendance. En effet, des opérations de contrôle dans cinq wilayas de l'Ouest fin 2008, ciblant uniquement la commercialisation de sel, se sont soldées par 593 interventions auprès de commerçants détaillants, 78 grossistes et 6 conditionneurs.Sur les 48 prélèvements effectués et analysés au niveau de deux laboratoires à Oran et Tlemcen, 31 se sont révélés non conformes et seulement 17 conformes, c'est-à-dire contenant les quantités de iode réglementaires. Ce sont dans ce cadre 25 tonnes de sel impropre à la consommation qui ont été saisies représentant une valeur de 15 millions de centimes. Ces résultats viennent, en effet, appuyer ce que beaucoup ne cessent de dénoncer, à savoir la sphère informelle qui a investi ce créneau, mais également des fabricants privés ayant pignon sur rue et qui ne s'embarrassent pas avec les normes et autres réglementations sanitaires. Car, depuis des années, l'Algérie est un pays où les maladies endocriniennes sont très répandues. Le corps médical parle même d'endémie pour ce qui est du goitre provoqué par le déficit en iode. Les enquêtes menées à l'échelle nationale confirment cette tendance puisque si dans les années 1990, plus de 90% des ménages consommaient du sel iodé, aujourd'hui, ce taux a chuté jusqu'à 50%. D'où l'importance pour les pouvoirs publics d'agir à deux niveaux par la prévention médicale et les recherches épidémiologiques pour situer le niveau des pathologies à l'échelle nationale et, dans un même temps, au niveau du contrôle strict chez les fabricants, les détaillants, etc. DJAMILA L.