La brigade de la gendarmerie d'Oued-Smar a réussi à élucider l'affaire en un temps record et à arrêter les trois criminels placés sous mandat de dépôt. Ils encourent une lourde peine. En quittant son domicile à Blida, M. B., gardien de nuit à la société privée Placo d'Oued-Smar (Alger), ne savait certainement pas que des mains criminelles l'attendaient sur son lieu de travail. Muni de quelques grammes de casher et d'un demi-morceau de pain, et ce, avant de rejoindre son poste, ce père de trois enfants passe une dernière communication téléphonique à sa femme. Dans la nuit du 27 au 28 janvier, trois individus, dont son collègue de travail (S. Y.), gardien, se présentent avec un schéma minutieusement préparé pour dévaliser le coffre-fort de l'entreprise, dotée de caméras de surveillance. Surpris, les trois malfaiteurs s'en prennent violemment à lui. Ils le rouent de coups, le mutilent et le tuent avant d'accomplir leur forfait. Mais ce n'est pas fini ! Les trois criminels ne sont pas sûrs qu'il est bien mort. C'est alors qu'ils l'étranglent à l'aide d'une corde, le ligotent et l'emballent dans un drap. Ils passent ensuite à l'action. Le coffre-fort dissimulé au secrétariat de direction sera traîné du premier étage jusqu'au rez-de-chaussée, causant des dégâts énormes sur son passage. Usant d'une tronçonneuse, ils ouvrent le coffre-fort et s'emparent du butin, une somme dérisoire, tenez-vous bien… 80 millions de centimes ! Avant de quitter les lieux, ils détruisent tout le réseau de caméras de surveillance et prennent les cassettes d'enregistrement pour effacer toutes les traces. Le forfait accompli, les trois tueurs, tous des repris de justice et multirécidivistes dissimulent le corps inerte de M. B. dans une voiture de marque Hyundai Accent, un véhicule loué à Baraki par son ami et commanditaire du meurtre. Suite à quoi, ils se dirigent vers Haouch Talha, situé sur l'axe de l'autoroute Est-Ouest de Benghazi (Baraki) pour enterrer le corps de la victime. Le lendemain, la brigade de la Gendarmerie nationale d'Oued-Smar ouvre l'enquête. Les premiers indices mènent vers une première piste. Mais, au départ, la victime était suspectée, surtout qu'elle n'avait pas donné signe de vie. Les gendarmes s'orientent alors vers une seconde piste : celle des personnes qui occupent le même poste à l'entreprise Placo. S. Y., 39 ans, habitant à Baraki, sera le premier suspecté. Ses acolytes seront également suivis de près par les enquêteurs qui n'ont rien laissé au hasard pour élucider ce crime sauvage. S. B. et M. H. seront dans l'œil du cyclone pendant toute la période des investigations. Appuyés par les éléments de la section de recherches d'Alger, les gendarmes arrêtent un premier, puis un second criminel. Ces derniers nient les faits. Mais, M. H. a fini par craquer et a tout avoué, y compris le nom du commanditaire du crime qui sera immédiatement appréhendé. Le 9 février, les gendarmes, accompagnés du procureur de la République, se rendent à Haouch Talha pour déterrer le corps de M. B. Présentés, jeudi dernier, devant la justice, les trois criminels ont été placés sous mandat de dépôt. Meurtre avec guet-apens, association de malfaiteurs, vol qualifié, destruction de biens d'autrui et dissimulation de corps et de preuves ont été les chefs d'inculpation retenus contre ces assassins qui encourent une lourde peine. Un véritable crime de sang qui a endeuillé une famille, mais aussi la capitale de la Mitidja. Farid Belgacem