RESUME : Norredine demeure introuvable. Eva est inconsolable. Sa famille commence à désespérer. Elle a l'impression qu'elle est proie à un mauvais sort. Il faut que le bébé Mouloud tombe malade pour qu'elle reprenne le dessus. Elle a conscience d'avoir négligé sa famille. Sa peine l'avait coupée de la réalité, des siens… 63iéme partie Le bébé répond bien au traitement. Après un mois de soins intensifs à l'hôpital, il peut rentrer à la maison. Toute la famille est soulagée. Tous savent qu'Eva n'aurait pas supporté de le perdre. - C'est un miracle ! Il a survécu à une méningite… Ils rentrent à la maison. Elle peut revoir Nadhir dont Zohra s'est occupée comme s'il s'agissait de son fils. IL est potelé. - Ne t'en fais pas, lui dit el hadja en remarquant son regard triste en regardant Mouloud. Il va prendre du poids. Il sera aussi beau que Nadhir. - J'espère que le plus dur est passé, murmure Eva. Il y a des fois où je me sens à bout. Où je suis persuadée que je ne pourrais pas me lever le lendemain ! - Pourtant, le lendemain, tu es debout ! À chaque fois que tu crois toucher le fond, tu te relèves plus forte ! Ce que j'admire en toi… - Je dois être forte pour les petits. Ils ont besoin de moi, dit Eva. Je dois assumer sans leur père… - As-tu l'intention de reprendre ton travail ? - Oui… Dès que j'aurais trouvé une nourrice qui acceptera de travailler à plein temps. El hadja juge que Zohra s'occupait bien des bébés. - Pourquoi chercher quelqu'un d'autre ? - Zohra est fatiguée. Il me faut une puéricultrice, à plein temps, insiste Eva. Je tiens à être tranquille lorsque je serais au bureau ! Suivant les conseils de sa mère, elle passe une annonce dans un quotidien. C'est suite à l'annonce qu'elle recrutera une jeune femme à plein temps. Celle-ci vient d'un village où il n'y a pas de crèche. Elle n'a pas les moyens d'en ouvrir une. Le fait que ce soit à plein temps l'arrange. Elle ne supporterait pas de faire les déplacements matin et soir. Elle attend de Samia un dévouement total. Zohra continuera à faire le ménage. Sa mère pense à retourner à Alger dès que sa vie aura pris un cours normal. Ali revient d'Alger dès qu'elle se sent prête à retourner au bureau. Elle décide de garder la même équipe. Aïssa et Rahim sont heureux de la revoir. Ils promettent à Ali de veiller sur elle. Eva, le ventre noué, se sent mal mais elle s'efforce de reprendre le dessus. Elle a envie de pleurer. Elle qui n'était plus habituée à sortir et à voir du monde n'a pas le choix. Si elle confie un grand nombre de rendez-vous, aux employés, elle ne peut éviter ceux du notaire avec qui ils ont l'habitude de travailler. Elle se serait contentée de rester au bureau mais Ali insistait pour qu'elle travaille, comme avant, pas autrement… Un jour, chose qu'elle n'avait jamais faite avant, elle passe devant les boutiques de son mari. Elle entre et fait le tour, comme si elle était une cliente. Elle remarque que les vendeurs sont des inconnus. Elle s'approche de l'un d'eux et demande. - Qu'est-il arrivé aux autres, ceux qui travaillaient ici, il y a quelques mois ? - Je ne sais pas…On cherchait des vendeurs, dit-il. Le propriétaire nous a embauchés… - Le propriétaire ? Vous le connaissez ? - Oui. Eva sent une sueur froide lui mouiller le corps. - Est-il ici ? - Vous voulez lui parler ? - Oui. Est-il là ? - Non, il est en déplacement, répond le vendeur. - Il rentre quand ? - Dans une semaine, je crois. Pourquoi ? Vous le connaissez ? - Oui. Eva quitte la boutique et elle rentre chez elle. Elle a l'impression que quelque chose lui échappe… A. K.