Un Boeing 737 A 400 de la compagnie nationale turque affrété par Air Algérie pour le compte de la direction production de la société Sonatrach, et transportant du personnel de cette société et quelques familles (149 personnes et trois bébés), a failli crasher au sol hier en début d'après-midi, sur l'aérodrome de In Aménas Zarzaïtine (2 000 km d'Alger) et s'est retrouvé éjecté à plus de trois cents mètres en dehors de la piste. Selon les informations que notre journal a pu obtenir directement auprès de témoins sur place, l'appareil a pu s'immobiliser sur du tuf, grâce au sang-froid du commandant de bord, et éviter le générateur d'électricité en bout de piste ainsi que les fils électriques arrachés des balises écrasées par les roues de l'avion, qui auraient pu toucher le réservoir de kérosène, avec les conséquences que l'on imagine. D'après nos sources, et sans présager des conclusions de la commission d'enquête attendue d'Alger, ce grave incident serait dû aux conditions météorologiques défavorables, et un vent de sable soufflant à plus de 30 km/h, qui ont empêché au dernier moment une bonne visibilité de la seule piste d'atterrissage de l'aéroport d'In Aménas Zarzaïtine. L'avion avait touché le sol en milieu de piste au lieu du début, et, roulant encore à vitesse excessive, n'était plus en mesure de pouvoir freiner et s'arrêter à temps. Aussitôt, la base pétrolière d'In Aménas a été mise en état d'alerte par les services de sécurité et alors que le Boeing fou s'immobilisait en dehors du tarmac, une noria d'ambulances et de véhicules de la Protection civile se précipitaient sur les lieux toutes sirènes hurlantes, créant un climat de panique dans l'agglomération. Finalement, il y eut plus de peur que de mal. Les passagers ont pu être évacués indemnes, mis à part deux personnes qui se sont évanouies et un blessé léger, qui ont reçu des soins. Une cellule de crise a été également constituée, composée de l'ensemble des autorités civiles et militaires que compte la daïra d'In Aménas. La Police scientifique s'est rendue sur les lieux pour tenter de déterminer les causes exactes de cet accident qui aurait pu tourner au tragique. Il faudrait signaler que ce n'est pas la première fois qu'un avion du même type et affrété auprès de la même compagnie manque de s'écraser à In Aménas Zarzaïtine. Il y a trois semaines un autre appareil de la compagnie turque a effectué un atterrissage extrêmement périlleux au-dessus de la piste, manquant de justesse de piquer du nez le bitume, selon nos mêmes sources. Il y a lieu de relever aussi que ce genre d'accident nous rappelle la grande précarité en moyens d'urgence en matière de soins et de prise en charge d'éventuels blessés graves et de décès, dont souffrent la plupart des aéroports du Sud et principalement de l'extrême-Sud du pays. En 2002, le crash de Tamanrasset (12 cercueils étaient disponibles pour des dizaines de morts) a montré qu'en cas de pareils accidents d'avion, qui s'assimilent à des catastrophes au niveau local, les secouristes sont dépourvus quasiment de tout, comme si les crashs d'avion ne pouvaient subvenir dans ces régions reculées. L'hôpital d'In Aménas ne fait pas exception. Z. F.