Les Boeing 737-200 de la compagnie Air Algérie sont depuis hier cloués provisoirement au sol. Cette mesure décidée par la direction de l'aviation civile du ministère des Transports, en vue d'effectuer sur leurs réacteurs “des révisions et des inspections profondes”, est intervenue suite à leur saisine par le Syndicat des pilotes de ligne d'Air Algérie (SPLA) lundi dernier. C'est ce que soutiennent des sources fiables proches des pilotes d'Air Algérie. Le SPLA a en effet exigé, dans une missive transmise à la direction de l'aviation civile, “l'urgence et la nécessité de prendre des mesures concrètes en vue d'effectuer des contrôles et des inspections plus poussés sur les réacteurs du même type que le Boeing ayant été à l'origine du crash de Tamanrasset”. Dans sa missive, le syndicat des pilotes d'Air Algérie, qui a expliqué que sa revendication est motivée par les mesures “de précautions qu'imposent une telle catastrophe”, a souligné que “des mesures doivent être prises puisqu'on ne connaît pas encore ce qui s'est passé réellement et les causes qui ont été à l'origine du crash d'Air Algérie”. La célérité avec laquelle la direction de l'aviation civile a répondu à la sollicitation du SPLA a été accueillie favorablement par les pilotes d'Air Algérie, affirment les mêmes sources. Les Boeing 737-200 seront en outre “remis en marche une fois que tous les contrôles seront effectués”, est-il expliqué. D'autres sources rapportent par ailleurs que la société mixte Tassili, filiale de Sonatrach, vient de décider “de ne plus utiliser les Boeing 737-200” et de préciser que “la Sonatrach veut affréter des avions étrangers”. Cette décision inattendue du reste pose la question de savoir si cette mesure est prise pour pallier le manque de Boeing 737-200, puisqu'ils sont momentanément cloués au sol, ou alors répond-elle à une prise de position définitive par rapport à ce type de Boeing ? La question pour l'heure demeure entière. Cependant, les pilotes d'Air Algérie la considèrent d'ores et déjà comme “injustifiée”. “Il n'est pas normal de faire venir des équipages étrangers et les payer en devises en laissant les pilotes algériens au sol”, a réagi hier un pilote d'Air Algérie. N. M. APN : Un groupe de suivi de l'enquête sur le crash La commission des transports de l'APN a décidé hier d'instituer un groupe de suivi et de contrôle de l'enquête sur le crash du Bœing 737-200 intervenu jeudi dernier à l'aéroport de Tamanrasset. Et ce, à l'issue d'une session exceptionnelle de la commission des transports, tenue à l'APN, sous la direction de son président, Sid Ahmed Boulil. Il a été décidé également d'interpeller le ministre des Transports, le directeur d'Air Algérie et le directeur général de la Protection civile. N. M.