Cinq jours après les trois attentats perpétrés à Foum El-Matleg et Ras El-Ach, la localité de Stah Guentis, précisément le hameau de Aïn Ghrab a été le théâtre dimanche soir d'une attaque terroriste. L'attentat perpétré par les terroristes, qui sévissent toujours dans la région, a ciblé un convoi militaire assurant le ravitaillement des troupes affectées aux postes avancés à la limite du mont de Djebel El-Djorf. Une fois de retour vers sa base logistique, après une mission accomplie, le convoi a été surpris par l'explosion d'un premier engin qui a fait sauter le premier camion faisant, sur le coup, 4 morts parmi les militaires. Une deuxième explosion surprendra, juste après, un deuxième camion blessant grièvement 6 autres militaires qui se trouvaient à bord. Alertés, des renforts ont convergé vers le lieu de l'attentat. Les forces combinées, déjà en ratissage dans le secteur depuis les attentats de vendredi et samedi derniers, se sont redéployées pour prendre dans leur ordre de combat cette nouvelle donne. Les forces de sécurité évoluent sur un terrain au relief difficile et inaccessible. Au moment où nous mettons sous presse les six militaires blessés, quant à eux, étaient toujours suivis au niveau de l'hôpital militaire régional de Constantine. Rappelons que la région de Stah Guentis, qui se trouve au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Tébessa, demeure une zone sensible surtout qu'elle a été abandonnée par ses habitants qui ont déserté les lieux depuis longtemps en se greffant dans les centres urbains d'El-Olga, Chréa, Bir Mokadem et surtout Tébessa. Ces populations qui appartiennent à la tribu des Nememchas ont laissé leurs terres ancestrales et leurs biens pour se réfugier dans les grandes villes afin de sauver leur peau. Cet exode a laissé le terrain libre aux hordes terroristes et créé dans les villes d'accueil de nouveaux maux sociaux favorisés par le chômage et la promiscuité. C'est le quatrième attentat commis dans la région de Tébessa depuis jeudi dernier mettant la région sous les feux de l'actualité et jetant l'émoi au sein des populations locales qui ont l'impression de vivre des scènes apocalyptiques qui se succèdent. C'est l'objectif recherché par les hordes terroristes sauf que malgré ce climat, les Tébessis sont unanimes à rejeter ce fait accompli et les conséquences de cette guerre de la terre brûlée. Hier, au lendemain du quatrième attentat, malgré la consternation, la vie a repris son bonhomme de chemin au pied des monts du Djorf. Cette série d'attentats coïncide avec l'annonce de la prochaine élection présidentielle du 9 avril, l'élimination d'une centaine de terroristes dans la région centre du pays et la chasse menée par Droukdel aux proches de l'ex-chef du GIA Hassan Hattab qu'on dit prêt à la reddition. Le choix de cette région serait motivé par trois conditions. La première est la connexion entre le terrorisme et la contrebande dans cette lisière frontalière. La seconde est le redéploiement des groupes terroristes à Tébessa jusque-là épargnée par le terrorisme, ce qui suppose un certain temps d'adaptation aux corps de sécurité dans la région. Enfin, la troisième est la présence de hameaux entiers vides de leurs populations, ce qui a permis de créer des bases arrière. Maâlem Hafid