Le partenariat stratégique que compte sceller l'Union européenne avec l'Algérie dans le domaine de l'énergie est au stade de discussions préliminaires. Les négociations entre les deux parties n'ont pas été encore entamées. L'Union pour la Méditerranée est dans l'impasse, a reconnu hier Son Excellence Mme Laura Baeza, la nouvelle ambassadrice, chef de délégation de la Commission européenne à Alger, lors d'une conférence-débat sur la coopération entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) organisée hier par le Centre de presse d'El Moudjahid. Facteur de blocage : la désignation du secrétaire général de l'UPM qui pose problème à cause des retombées de l'agression israélienne contre Gaza. Le secrétariat général a pour rôle d'administrer les projets de l'UPM. “J'ai espoir que le processus de mise en œuvre de cette union puisse reprendre dans quelques mois. Cela dépendra de l'orientation de la politique du nouveau gouvernement israélien face au problème de Gaza”, a-t-elle toutefois nuancé. Cette union initiée par le président français Nicolas Sarkozy pour impulser l'intégration des pays tiers méditerranéens à l'UE via des projets concrets tels que la dépollution de la Méditerranée, le plan solaire et l'université euroméditerranéenne, a donc mal démarré. Elle bute comme le processus de Barcelone sur le conflit israélo-palestinien. L'UE a-t-elle ajouté, a assuré en 2008 60% de la totalité des aides attribuées aux Palestiniens, soit 466 millions d'euros, laissant entendre que l'Europe ne penche en faveur d'Israël. La représentante de la Commission européenne à Alger a indiqué en ce sens que le Parlement européen a refusé d'accorder un statut avancé à Israël, à l'instar du Maroc dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée, en raison du conflit israélo-palestinien. Concernant l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, Mme Laura Baeza a répondu que l'UE ne bloque pas les négociations sur l'accession de l'Algérie à l'OMC. “Au contraire, nous sommes en train de les appuyer”, a-t-elle argué. Concernant le partenariat stratégique avec l'UE dans le domaine de l'énergie, on en est au stade de discussions préliminaires s'agissant de la conclusion d'un mémorandum d'entente entre les deux parties. “Les négociations n'ont pas été engagées”, a-t-elle affirmé. Sur la politique des visas, Son Excellence l'ambassadrice a rappelé qu'il n'existe pas de politique commune en la matière. Cela reste la prérogative de chaque pays membre de l'UE. “Nous essayons de faciliter la circulation des personnes”, a-t-elle ajouté.Abordant le bilan de la mise en œuvre de l'accord d'association depuis septembre 2005, elle a exprimé sa satisfaction quant au niveau des relations entre l'Algérie et l'UE et des résultats positifs de l'arrangement. “L'Algérie est un partenaire essentiel et fiable”, a-t-elle souligné en introduction de sa conférence. 220 millions de dOLLARS alloués pour la période 2007-2010 Elle nuancera ses propos en affirmant que les fruits de ce partenariat ne seront réellement visibles qu'au terme du démantèlement tarifaire prévu en 2016. C'est à cette échéance que les entreprises européennes seront davantage incitées à investir en Algérie car elles vont pouvoir importer les équipements et exporter sans payer de droits de douane. Selon la représentante de la Commission européenne, les investissements européens sont en hausse depuis la mise en vigueur de l'accord d'association. Mme Baeza a indiqué, par ailleurs, que 220 millions de dollars sont alloués à l'Algérie pour la période 2007-2010 pour la mise en œuvre des différents programmes de coopération. L'oratrice observe, en outre, que l'Algérie n'a pas besoin de financements. “Elle a besoin d'assistance technique. L'expertise de l'UE est mise à sa disposition”, a-t-elle ajouté. Concernant les instructions de Ouyahia en matière d'investissements étrangers, elle a répondu qu'elle les connaît mal. Quel est leur impact sur les investissements européens ? Cette question sera mise sur la table lors de la prochaine rencontre avec l'Algérie sur le commerce, a laissé entendre Mme Baeza. Pour Son Excellence l'ambassadrice, le processus de Barcelone est un succès. “Nous avons un dialogue structuré, un dialogue régulier avec les pays tiers-méditerranéens. Les relations se sont renforcées. On est en contact avec toutes les administrations. On expose les problèmes des uns et des autres. On a réussi à établir une relation de confiance entre les parties. Le processus de Barcelone n'avait pas pour objectif d'instaurer la paix au Moyen-Orient”, a-t-elle répondu. Quant à la zone de prospérité partagée que s'est fixée le processus et qu'on est loin d'atteindre, sa réponse n'a guère convaincu. Elle s'est contentée d'imputer l'échec aux pays tiers-méditerranéens. Enfin, concernant l'agenda de la coopération entre l'Algérie et l'UE, la représentante de la Commission européenne a indiqué qu'une dizaine de réunions sont prévues en 2009 : le comité d'association, le conseil d'association, des rencontres bilatérales sur les travaux techniques, en matière d'agriculture, de commerce et d'énergie. K. Remouche