Les familles habitant l'école des sourds- muets de Mohammadia ne semblent pas prêtes à quitter leur domicile malgré l'ultimatum des autorités locales. En effet, ils étaient quatre représentants de familles qui nous ont rendu visite, hier, au siège du journal pour apporter d'autres précisions sur la situation que vivent les familles de l'école des sourds-muets, qui seront expropriées ce matin à partir de 8h. “Tout ce que nous savons, c'est que nous sommes sommés de quitter nos domiciles demain matin (aujourd'hui, ndlr). Nous n'avons rien reçu d'officiel de la part des responsables locaux, de la daïra chargée de ce dossier d'expropriation. Ni convocation ni information sur ce qui nous attend une fois partis”, nous dira l'un des membres de cette délégation. “Si lui (Saïdi Abderrahmane) a fini par avoir gain de cause, ce n'est pas le cas pour nous tous et pour la majorité des familles qui sont dans le flou. Il faut savoir que toutes les familles souffrent de la même situation et des mêmes problèmes”, a-t-il ajouté. Les familles exigent désormais plus d'éclaircissements de la part des services de la daïra. “On ne connaît pas réellement la liste des bénéficiaires. Il n'y a pas eu de transparence dans la gestion de ce dossier. On ne dispose même pas d'un délai de recours et aussi, il n'existe aucun barème s'agissant des indemnités, rien n'a été fixé dans ce sens à ce jour”, a-t-il martelé. Alors qu'il est question que les familles expropriées soient toutes relogées dans des appartements F3 et F4, un des représentants des quatre familles nous fera savoir que la daïra mettra à leur disposition 30 chalets, chose qu'ils trouvent inacceptable, pour des familles qui ont vécu des années durant dans des appartements dignes. “On a appris que la daïra vient de mettre à la disposition des familles des chalets et je ne crois pas que nous allons accepter”, dira-t-il avant d'assurer qu'ils ne sont pas près de quitter leur domicile et sont tous parés à résister. “Dans cette situation de flou, on ne quittera pas nos maisons, sauf si cela se fait dans la transparence et dans de bonnes conditions. On résistera et cela risque de dégénérer et prendre la forme de manifestations. S'ils persistent à nous déloger sans garanties, il y aura des dérapages”, a-t-il conclu. En somme, alors qu'un bras de fer allait être évité, les quelques solutions proposées par la daïra et la commune de Mohammadia semblent de loin satisfaire tout le monde. Chérif Memmoud