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Jijel ou la saga du petit dragon du Nord-Est algérien
Dix ans après la dissolution de l'ex-AIS
Publié dans Liberté le 25 - 02 - 2009

Les attentats meurtriers de dimanche dernier au soir perpétrés par les hordes terroristes dans la région de Jijel sont loin d'affecter l'essor économique, social et culturel de la localité. Le visiteur de Jijel découvre que la page des années noires est tournée à jamais, grâce à la résistance de toute une population et aux efforts d'investissements colossaux de ces dix dernières années.
La marche, entamée en 1999, a entrepris depuis 2004 sa vitesse de croisière. Ce sont 40 000 milliards de centimes qui ont été réunis autour de la table et injectés dans plus de 3 200 projets en l'espace d'une décennie. Jijel, qui mérite bien le qualificatif de petit dragon du nord-est algérien, n'acceptera jamais de retourner à la case départ, soit aux années antérieures à 1999.
Au début de cette semaine, au moment où les sanguinaires du GSPC planifiaient leur acte macabre, le train du développement de la région continuait son bonhomme de chemin. Les autres dragons du sud-est asiatique, les Sud-Coréens, venaient de rafler la mise du projet de réalisation de la digue ouest, longue de 400 mètres, au port de Djen Djen.
Une fois achevés, les travaux qu'effectuera Daweoo Construction, régleront le problème des fortes vagues et des courants, rendant, ainsi, l'exploitation de l'infrastructure des plus rentables, notamment avec la réalisation prochaine d'un terminal de transbordement de conteneurs long de 2 kilomètres. Un investissement sur lequel compte le partenaire émirati, qui vient de bénéficier d'une concession sur 30 ans, pour faire de Jijel l'un des plus importants comptoirs de négoce dans la Méditerranée.L'aboutissement de ce projet s'avère un choix et un enjeu stratégiques depuis que le voisin marocain veut faire, lui aussi, de Tanger, le plus grand port de la Méditerranée. De 300 000 tonnes par an, la capacité du port de Djen Djen a été portée, en 2008, à 2 millions de tonnes. Une fois la zone industrielle de Bellara opérationnelle, la capacité passera à 25 millions de tonnes par an. Parmi ces dossiers qu'abritera la zone et qu'on dit porteurs, ceux d'Arcelor Mettal. Pour un coût global de 3 milliards de dollars, ils créeront 9 000 emplois dont 3 300 directs. À ce jour, alors que l'activité est toujours embryonnaire, Jijel, ou l'économie algérienne a exporté depuis Djen Djen pour 802 000 dollars de liège, 4 400 000 dollars de peaux et cuir et pour 54 000 euros de produits agricoles et de la mer.Pour rappel, les travaux du port de Djen Djen ont démarré en 1984 et devaient être achevés en 1992. Alors que sa capacité théorique est de 4,5 millions de tonnes par an, le port ne traitaient que 150 000 tonnes à cette époque.
Une sous-exploitation due au sous-équipement de l'infrastructure et aux conditions financières économiques et sécuritaires du pays durant les premières années de sa livraison, soit la décennie 1990.
Aujourd'hui, le port de Djen Djen est l'un des plus modernes d'Afrique et il a sa place dans la configuration du nouveau paysage économique de l'Algérie de demain.
Jijel, que les terroristes veulent faire capituler, et à travers elle toute l'Algérie qui a tourné le dos aux projets dévastateurs de la nébuleuse, est aussi un méga chantier de développement, notamment au profit des jeunes et du monde rural.
Sport et loisir pour une jeunesse exigeante
Au moment de la reddition de l'ex-AIS, la wilaya ne disposait que d'un seul stade omnisport d'une capacité de 5 000 places. Depuis, le secteur a bénéficié de 4 stades d'une capacité totale de 56 200 places à El Milia, Taher, Kaous et Jijel-ville,
La jeunesse locale a aussi bénéficié de 9 complexes sportifs de proximité et de 2 salles omnisports dont l'une avec une capacité de 3 500 places.
À la disposition de cette même jeunesse, aujourd'hui, une piscine semi-olympique couverte et 5 nouvelles maisons de jeunes qui viennent s'ajouter aux 6 autres déjà opérationnelles. Jijel dispose, désormais, de 11 foyers de jeunes, de 65 terrains de proximité, de 3 auberges de jeunesse en plus des 2 déjà existantes, d'un centre scientifique et d'un autre nautique.
Le logement pour en finir avec la précarité
L'ex-petite agglomération de Jijel est devenue, avec les nouveaux apports de 24 000 logements dont a bénéficié son parc une mégapole, au sens prpore du terme.
À ce jour, un stock de 13 000 logements a été déjà achevé. Pour les couches démunies, 7 000 logements sociaux ont été distribués et 1 200 autres le seront bientôt.
Cet effort dans le bâtiment s'est répercuté positivement sur d'autres secteurs tel que celui de la menuiserie et du commerce.
La situation sociale est elle aussi maîtrisée avec des taux de délinquance minimes. Le monde rural, longtemps laissé pour compte, est au cœur des préoccupations. Quelque 10 000 aides à la construction de logements ruraux ont été distribuées, ce qui a permis, à ce jour, la réalisation de 5 000 logements.
Toujours en matière de développement rural, qui reste une action primordiale car 40% des populations de la wilaya est localisée en milieu rural, différents programmes de 3 000 milliards de centimes ont été engagés.
Il s'agit d'actions de désenclavement, de réseaux AEP et d'assainissement et l'électrification rurale pour 10 000 habitants.
Tourisme et culture pour un développement durable
À Jijel, la fierté est certainement cette maison de la culture qui surplombe la ville et pour la réalisation de laquelle l'Etat a déboursé plus de 26 milliards de dinars.
Durant cette décennie, Jijel a bénéficié de travaux d'extension et d'équipement du musée Kotama, de la réalisation d'une école de musique, de la réalisation d'un théâtre de plein air, d'une bibliothèque de wilaya, d'un programme de 25 bibliothèques communales et de la protection de deux sites archéologiques, Rabta à Jijel et Chobae à Ziama Mansouriah. Première destination pour le tourisme national de la région est du pays, la corniche de Jijel a bénéficié d'aménagements lors de l'élargissement de la route reliant El Aouana et Ziama. Les passagers qui fréquentent cet axe routier retrouvent des aires de repos, des accès aux criques et des fontaines publiques ainsi que le voisinage tout proche des singes.
À propos de faune, le parc animalier de Jijel est, depuis 2006, le must de l'offre touristique régionale. On y vient de tout l'est algérien et les estivants, subjugués par le site, oublient qu'ils sont sur les lieux pour les plages de la corniche et non son parc. Côté infrastructures hôtelières, le nombre de lits est passé de 1 377 en 1999 à 2 084 en 2008. D'autres projets sont en cours de réalisation. Il s'agit de 15 autres établissements renforçant l'offre touristique locale avec 1255 nouveaux lits.
L'investissement en l'homme de demain
L'investissement dans l'homme et les ressources humaines à Jijel est une réalité du terrain. Côté enseignement supérieur, de 3 800 places pédagogiques en 1999, on est passé à 12 800 places en 2008. De 2 500 lits en 1999, on est à 11 500 lits, soit une situation d'excédents par rapport aux besoins exprimés par le secteur.
Côté enseignement secondaire et moyen, de 25 il y a deux ans, Jijel dispose de 42 lycées, et de 73 collèges d'enseignement moyen à 110. La prise en charge sociale des élèves est un souci majeur. Ainsi, de 7 000 bénéficiaire de cantines scolaires en 1999, on est passé, dans cette wilaya, à 60 000 bénéficiaires. Aujourd'hui, 98% des élèves scolarisés reçoivent au moins une collation par jour. Côté formation professionnelle, de 9 centres de formation en 1999, Jijel dispose aujourd'hui de 17 centres plus un institut abritant différentes spécialités, notamment celles en relation avec le marché local de l'emploi, soit la pêche, hygiène de l'environnement et l'hôtellerie.
Une eau abondante pour un meilleur rendement agricole
Jijel c'est aussi l'agriculture dont celle sous serre. Qui n'a pas mangé un jour les bananes d'El Aoun ou les fraises de Ziama ? Ainsi, en dix ans, la surface agricole est passé de 42 000 à 44 000 hectare, celle irriguée a augmenté de 6 000 autres hectares, et l'agriculture sous serre est passé de 280 à 600 hectares. Un saut extraordinaire est constaté en matière d'arbres fruitiers avec le passage de 1 400 à 18 500 hectares.Afin de prendre en charge les préoccupations des fellahs et propriétaires terriens, 20 huileries ont été modernisées, ce qui a ramené la production de l'huile d'olive au seuil de 5 millions de litres par campagne.
La production de la fraise, spécialité locale qui peut s'imposer sur les marchés mondiaux, a passé de 800 quintaux en 1999, à 30 000 en 2008. Une partie de la production agricole locale a déjà trouvé sa place sur les étals des marchés européens, notamment français.Cet agriculture est favorisée par une pluviométrie moyenne de 1 200 millimètres, soit l'une des plus importantes du pays. Pour la mobilisation de ce don divin, Jijel a bénéficie de 3 barrages d'une capacité de 512 millions de mètres cubes pour un montant global de 4 200 milliards de centimes.
Il s'agit des barrages Tablout, Boussiaba et Kissir. En plus des apports en ressources hydriques pour l'alimentation des population en eau potable, pour l'irrigation des terres agricoles et le fonctionnement de l'industrie, le secteur des ressources hydriques est un grand pourvoyeur en main-d'œuvre avec 4 100 emplois.
Routes, électricité et gaz pour un meilleur cadre de vie
Le secteur des travaux publics, notamment les travaux destinés au désenclavement, a bénéficié de 4 350 milliards de centimes pour la prise en charge de différentes actions sur 1 000 kilomètres linéaires.
On cite la réhabilitation de la RN 43, reliant El Aouana à la wilaya de Béjaïa, avec la réalisation de viaducs et de tunnels au niveau de Dar el Oued, le dédoublement de la RN 42 entre El Aouna et El Milia, la réalisation de 18 ouvrages d'art et, enfin, la réalisation de la pénétrante autoroutière Djen Djen – autoroute est-ouest sur 100 kilomètres. Un même effort est consenti pour le secteur des mines et énergies. En 10 ans, pour les besoins de l'électricité, l'Etat a investi 2 696 millions de dinars. Si, en 1999, 19 600 foyers étaient raccordés au gaz de ville, ils seront 63 000 à la clôture de l'année en cours. C'est le résultat d'un effort gigantesque d'amélioration du cadre de vie des populations et de désenclavement. En effet, de 3 localités raccordées en 1999, on passera à 40 cette année. Toute cette dynamique a créé des effets positifs sur le cadre socioprofessionnel des populations.
Le taux de chômage officiel a été ramené de 1999 à 2008 de 39,89% à 9,62% grâce aux différents efforts liés à l'investissement économique et les grand projets structurants. Toutefois, on constate que l'investissement touristique serait, dans les années à venir, le plus grand pourvoyeur en nombre d'emplois dans le secteur économique avec 34 775 postes. Concrètement, les capacités de recrutement de la nébuleuse terroriste au sein des jeunes de la région sont devenues quasi nulles.
Mourad KEZZAR


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