Un autre drame vient de secouer le corps de la Sûreté nationale. Cette fois-ci, c'est à Constantine. En effet, avant-hier, un policier a tiré, à l'aide de son arme de service, sur un collègue, un médecin des services médicosociaux de la DGSN, situés dans le quartier de Belle-Vue. Selon des témoins oculaires, le policier voulait à tout prix bénéficier d'un arrêt de travail médical (un congé de maladie). Le médecin n'a pas accédé à la demande du policier. Âgé de 32 ans, ce dernier, après une altercation verbale, tire de son pistolet une balle qui ira se loger dans l'avant-bras du médecin âgé, lui, de 43 ans. Evacué aux urgences médicales, la victime est tirée d'affaire et sa vie n'est plus en danger car aucun organe vital n'a été atteint. Son agresseur, lui, s'est rendu sans résistance à ses collègues. Arrêté, il était hier, durant toute la journée, en garde à vue dans les locaux de la police où les officiers de la police judiciaire et de l'inspection des services l'entendaient dans le cadre de l'enquête. Avec cet autre événement, c'est la question des conditions psychologiques des policiers qui est encore une fois soulevée. Les récents drames d'Annaba et de Béjaïa sont toujours vivaces dans les esprits. Au niveau de la DGSN et du gouvernement, la question est prise très au sérieux. À l'accompagnement psychologique et social qui doit être renforcé, des mesures coercitives sont prévues contre les policiers qui n'arrivent plus, malgré le soutien des spécialistes et l'amélioration des conditions de vie, à suivre le rythme de travail et le plan de charge de la profession. Lors des premiers recrutements massifs, menés en urgence durant les années 1990, la police nationale a relégué, semble-t-il, au second plan les aptitudes intellectuelles et psychologies des candidats, ce qui était compréhensible à l'époque. Mourad Kezzar