48 heures après l'apparition de la peste au douar de Kahaïlia, commune de Tafraoui, la cellule de crise regroupant les chefs de daïra et les P/APC de l'ensemble de la wilaya, ainsi que les représentants du secteur de la santé, s'est réunie, hier, à huis clos au siège de la wilaya. Face à cette situation jugée très grave, il s'agissait pour ces derniers de prendre, dans les plus brefs délais, des mesures de prévention pour éviter que le foyer de peste ne s'étende aux communes avoisinantes. Ainsi, à travers des enquêtes épizootiques et entomologiques, la zone infectée a été délimitée. Des opérations de désinfection vont être menées en priorité au niveau des zones à risque, des quartiers défavorisés et surtout au niveau de la décharge d'El-Kerma. Le renforcement de la collecte des ordures devra se faire en parallèle avec, entre autres, l'éradication de toutes les décharges sauvages se trouvant sur l'ensemble du territoire de la wilaya. L'incinération de l'ensemble des ordures et des déchets est désormais exigée, bien que la wilaya ne dispose pas d'incinérateur. Des campagnes de dératisation vont reprendre au niveau de tous les quartiers et dans toutes les communes. La cellule a également demandé que des actions et mesures particulières soient entreprises dans les friperies, les minoteries et au niveau du port. L'ensemble des élevages d'animaux domestiques se trouvant en zone urbaine devront être délocalisés. Les wilayas limitrophes devront être également informées sur l'évolution de la situation afin d'éviter coûte que coûte une extension de l'épidémie vers leurs territoires. Les mesures ainsi annoncées sont d'une importance qui en dit long sur la gravité de la situation encore jamais atteinte, mais le risque d'émergence d'autres foyers fait trembler les autorités locales et nationales. Peu d'informations seront données sur le calendrier arrêté pour le début des opérations qui nécessiteront des moyens considérables. D'ailleurs, il a été recommandé aux 26 communes de la wilaya de regrouper tous leurs moyens et d'agir de concert. L'on pourrait même faire appel aux wilayas limitrophes, nous a-t-on dit, si Oran ne parvient pas à faire face seule au problème. Ce qu'il y a de plus regrettable, c'est de constater que toutes ces mesures auraient dû constituer le travail quotidien et normal que toutes les communes sont censées entreprendre. Mais force est de constater aujourd'hui que ces tâches, élémentaires sous d'autres cieux, ont toujours constitué le dernier souci de l'administration locale pour qui le cadre de vie des citoyens est loin d'être une priorité. Il aura fallu une catastrophe de l'ampleur de ce fléau qu'est la peste pour que les pouvoirs publics consentent à faire leur boulot. F. B.