Plus de 500 fausses licences de gérance de café, débits de boissons et restaurants ont été écoulées, ces derniers mois, par ce réseau composé de 11 personnes et qui vient de tomber dans le filet tendu par les éléments du service de la PJ de la sûreté de daïra de Sidi M'hamed. La généralisation de l'outil informatique dans les grandes villes est devenue l'atout des associations du crime organisé pour réussir des coups qui rapportent gros en en un temps record. C'est le cas d'une organisation pyramidale spécialisée dans le faux et l'usage de faux en confectionnant de vraies fausses licences de gérance de café, débits de boissons et restaurants très demandées en ce moment. L'enquête, menée par l'officier Allel et ses collègues Karim, Samir et Nadir du service PJ dirigé par le commissaire Abdelghani, est déclenchée suite à une plainte d'un citoyen qui a eu des suspicions sur la rapidité avec laquelle il a pu obtenir la location d'une licence de gérance d'un café à Alger-centre. Le document qui lui a été remis ne comporte apparemment aucune anomalie administrative avec tous les cachets réglementaires, sauf que l'étude notariale située à Koléa s'est avérée fictive. La victime raconte qu'elle a pu avoir le document grâce à la connaissance d'un garçon de café à Chéraga. Ce dernier est vite contacté qui à son tour appelle un certain Ali (62 ans), prospecteur du réseau. Son âge et sa prestance font de lui un homme de confiance. Il est payé pour chercher des clients potentiels. Les policiers l'utilisent pour contacter celui qui lui a remis le faux document, répondant aux initiales de L.B.M.. Il lui fixe un rendez-vous pour prétendument lui remettre l'argent versé par la victime. Il tombe à son tour dans le traquenard tendu dans un grand salon de thé de la place Audin en possession d'une photocopie légalisée d'une fausse licence et d'une procuration notariée originale. C'est lui qui donnera M. Y., un jeune de 23 ans, originaire de Tizi Ouzou, logeant chez sa sœur à Staouéli où le réseau s'est constitué. Il sera arrêté à son tour dans le même salon de thé. Ce n'est qu'après de longues heures d'interrogatoire qu'il finira par passer à table avouant, en effet, travailler au sein du réseau et qu'il connaît un certain Rachid habitant un bidonville de Chéraga. Ce dernier s'avère être le cerveau de la bande. Avec son beau-frère, actuellement en prison pour une affaire de faux permis de conduire, ils écumaient les marchés du faux. La perquisition à son domicile permet aux policiers de saisir un faux cachet de la Direction des impôts et plus de 300 fausses licences portant des noms fictifs prêtes à être livrées sur le marché de l'offre. Se voyant coincé, il passe aux aveux en déclarant que les documents ont été confectionnés avant l'arrestation de son beau-frère par un certain Mohamed de Bab El-Oued, diplômé en informatique. Au domicile de ce dernier, les enquêteurs découvrent tout un lot de matériel informatique (scanner, ordinateur, imprimante). Il implique également la complicité d'un bijoutier à Staouéli, l'oncle de M. Y., gérant de douches publiques et d'un restaurant, et le fils de ce dernier tenant un taxiphone dans la même localité. L'enquête déterminera par la suite que les procurations se faisaient dans les locaux d'une traductrice agréée installée à Chéraga, elle aussi mise en cause en raison de faux documents trouvés chez elle. En tout, 11 personnes constituant ce réseau ont été arrêtées et l'ensemble du matériel saisi. Le commissaire Abdelghani en appelle à travers cet article à la vigilance des citoyens pour ne pas tomber dans les facilités proposées par des criminels usant de tous les moyens illégaux pour se faire une fortune. Pour preuve, des noms fictifs sont mentionnés comme moudjahidine de la glorieuse armée de libération. Plus de 500 fausses licences ont été mises sur le marché durant neuf mois d'activité du sinistre réseau de faussaires. ALI FARES