Un réel danger guette les locataires des n°6 et 8, rue Tahar-Ben-M'hidi à Bab El- Oued à Alger. En effet, les deux vieilles bâtisses sont dans un état de délabrement avancé. À l'extérieur comme à l'intérieur, les murs sont fissurés, certains plafonds effondrés et d'autres risquent à tout moment de tomber sur la tête des habitants. Le 22 février dernier, un des plafonds de cet immeuble s'est effondré, chose qui a obligé les locataires à quitter les lieux à 3h du matin. Pourtant ces deux immeubles sont classés dans la catégorie rouge par le CTC. Ils sont également programmés dans le projet de la réalisation de 5 000 logements financés en partie par la Banque mondiale. Les locataires des immeubles n°6 et 8, rue Tahar-Ben-M'hidi à Bab El-Oued sont dans l'attente de leur relogement. “Nous attendons depuis des années ces fameux logements. Pourtant, certains locataires d'autres immeubles ont été relogés. Nous ne savons plus à qui nous devons nous adresser. Nous avons sollicité les services de l'APC de Bab El-Oued qui se sont déplacés, ont pris des photos et nous ont promis de nous aider. Par contre, le wali délégué a refusé de nous recevoir. Ses services nous ont orientés vers une responsable qui nous a demandé de patienter. Regardez dans quel état nous vivons”, nous expliquera Mme Karfa Khadidja, locataire de l'immeuble n°8. “L'état de ces immeubles s'est détérioré depuis le séisme de 1989, les inondations de 2001 ensuite, ils ont été touchés encore une fois par le séisme de 2003. Regardez l'état des plafonds, des murs, des escaliers. Nous vivons dans le danger permanent. Nous n'avons jamais été raccordés au réseau de gaz naturel. Nous sommes constamment menacés par la chute des pierres et les fuites d'eau des égouts et de pluie surtout en hiver. En plus de tout cela, nous avions des toilettes collectives, chose qui nous a obligés à construire avec les moyens du bord chacun ses propres toilettes”, continue de nous expliquer notre interlocutrice. Ces familles, composées chacune de 7 à 12 personnes par famille, occupent des F2. “Nos parents ont habité ces lieux depuis 1937. À cette époque, la famille n'était pas nombreuse. Aujourd'hui, nous avons 8 enfants. Pour les filles, le problème ne se pose pas car elles se sont mariées et ont eu leur propre foyer. Mais pour les garçons, ils ont été obligés de se débrouiller avec les moyens du bord. Mon fils était obligé de construire une pièce sur la terrasse de l'immeuble pour se marier. Et c'est pareil pour tous les jeunes de ces deux immeubles”, nous dira la famille Ben Smaïl. “Il est plus qu'urgent que les autorités publiques se penchent sur ce problème. Nous risquons de nous retrouver à la rue du jour au lendemain. L'immeuble s'effondre petit à petit”, soulignera une autre locataire. Le danger ne menace pas seulement les locataires de ces lieux mais également les élèves de l'école primaire, Mohamed-Tazaïrt dont les murs sont attenants. Si d'aventure l'un des murs venait à s'effondrer, des élèves risqueraient de perdre la vie. F. Aouzelleg