La salle de conférences du lycée Bouamama d'Aïn Oussera a abrité, jeudi, une journée de formation continue de néphrologie, la première du genre, sur le thème du traitement de l'insuffisance rénale chronique (IRC) aussi appelée urémie ou mal de Bright ou néphrite chronique, maladie caractérisée par l'atteinte progressive, importante et définitive de la fonction rénale. Initiée par le Dr Azzaz, médecin néphrologue, chef de l'unité de dialyse de l'établissement public hospitalier de la daïra d'Aïn Oussera, cette importante manifestation scientifique rehaussée par la présence d'éminents professeurs issus des hôpitaux Parnet, Maillot et Beni Messous entre dans le cadre du large programme d'action établi par l'association nationale de néphrologie. Lors de cette rencontre à laquelle ont aussi pris part plusieurs médecins et techniciens de la santé, locaux ou venus d'autres wilayas comme Médéa, Tiaret et Laghouat, tous les aspects relatifs à cette maladie ont été passés en revue. Cependant, de toutes ces interventions de bonne facture, ponctuées par un débat riche et fructueux, l'on gardera celle faite par le professeur Benabadji qui, en bon orateur, a subjugué l'assistance par son discours théâtralisé. Lors de son exposé sur “la greffe rénale : réalités et perspectives”, ce dernier a particulièrement insisté sur le volet préventif et a tenu à rassurer : “En Algérie, l'insuffisance rénale ne tue plus, l'Etat a mis les moyens pour sa politique”. Mais a-t-on les moyens de procéder à la dialyse péritonéale qui a recours à un processus de filtration similaire à l'hémodialyse mais qui purifie le sang dans le corps plutôt que dans un appareil, ou encore à la greffe rénale dont 3% seulement des patients dialysés en Algérie ont pu bénéficier ? Les professeurs Remmache et Rayane aborderont quant à eux, respectivement la relation entre “rein et diabète” et “le traitement par dialyse de suppléance en Algérie”. Cependant, l'insuffisance rénale étant en corrélation constante avec d'autres maladies comme l'anémie, le diabète et l'hypertension artérielle dont la maîtrise réduirait considérablement les risques d'atteinte de cette pathologie, elle nécessite donc une approche pluridisciplinaire. C'est ce que tenteront de démontrer tour à tour les docteurs Benziane, Hammouche, Saidani et Zerdoumi. Pour rappel, la wilaya de Djelfa compte 215 malades dialysés affectés sur les quatre unités d'hémodialyse de Messaâd, Hassi Bahbah, Aïn Oussera et du chef-lieu de wilaya, alors que 19 850 dialysés doivent être pris en charge dans notre pays en 2010 et 80 000 autres d'ici l'année 2020 selon les estimations ; d'où l'urgence d'une prise de conscience du phénomène. S. OUAHMED