Une certaine anarchie a caractérisé, hier, la cérémonie organisée à l'occasion de la Fête internationale de la femme au Palais des nations. Les journalistes chargés de couvrir la cérémonie organisée par la Présidence pour la célébration du 8 mars, Journée internationale de la femme au Palais des nations, ont été désagréablement surpris par l'annonce qui leur a été faite. En effet, une femme membre du comité d'organisation, chargée des médias, informe les premiers arrivés qu'ils ne pourront pas s'approcher des convives et qu'ils devront suivre le discours, par retransmission, cloîtrés dans une salle. Les photographes, eux, ont chacun à tour de rôle une minute pour prendre une photo et sortir. Se Sentant humiliés par cette “séquestration” qui les empêche d'exercer leur mission d'information, quelques journalistes protestent et menacent de quitter les lieux. “Si c'est pour nous isoler là, pourquoi alors avoir contacté nos rédactions pour couvrir l'événement”. La responsable en question rétorque que cette décision a été prise à la dernière minute et qu'elle a été informée elle-même, la veille dans la soirée. Elle affirme que “le chef (comprendre le chef de l'Etat) n'est pas au courant de ces dispositions prises à l'égard des médias” et que certains des organisateurs ont estimé que les journalistes perturberaient le bon déroulement du déjeuner offert par la Présidence en l'honneur des femmes issues du mouvement associatif, du monde politique, des secteurs de la justice, de la douane, de la gendarmerie, membres du Sénat, de l'Assemblée nationale…. Sentant la gronde monter, l'un des chargés de la communication au sein de la direction de campagne de M. Bouteflika vient saluer les journalistes en promettant de régler le problème. Entre-temps, les invités de la Présidence emportés par des chants de l'orchestre folklorique s'adonnent à des danses endiablées. À travers les deux écrans de télévision apparaissent également de temps à autre, de jeunes hôtesses postées tout au long de l'allée que devra emprunter le chef de l'Etat pour atteindre un grand chapiteau aménagé pour le déjeuner. Au fur à mesure que le temps passait, elles paraissaient de plus en plus fatiguées. Certaines d'entre elles piquaient des fous rires nerveux. Le président de la République ne fit, en effet, son entrée dans le hall où l'accueillait un groupe musical Ferda que vers 12h, alors que tout le dispositif d'accueil a été mis en place dès 9 heures du matin. De salle en salle, de danse en danse, les invités ne paraissaient pourtant pas sentir le temps long. Quelques minutes après l'arrivée de M. Bouteflika, un des responsables du staff de la campagne électorale du président-candidat fait une deuxième apparition dans la salle de presse, en invitant les journalistes à le suivre, prétextant que leur cloisonnement dans cet endroit n'était qu'un malentendu. Une partie d'entre eux suivront le discours du chef de l'Etat et celui de Nouara Djaffer, ministre déléguée chargée de la Famille avant de quitter les lieux, laissant les invités, comme l'ont souhaité les organisateurs, déjeuner tranquillement sans être “agacés” par les questions des journalistes jugées parfois gênantes et dérangeantes. Preuve en est, une femme membre du comité d'organisation a fait savoir aux journalistes qu'ils devaient “aller travailler” alors qu'ils étaient censés n'avoir aucun compte à lui rendre. Nissa H.